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LA FARLOUSE. 427

de vol. La couleur dominante du dessus du corps est l’olivâtre varié de noir dans la partie antérieure, et l’olivâtre pur et sans mélange dans la partie postérieure ; le dessous du corps est d’un blanc jaunâtre, avec des taches noires longitudinales sur la poitrine et les côtés : le fond des plumes est noir ; les pennes des ailes presque noires, bordées d’olivâtre, celles de la queue de même, excepté la plus extérieure, qui est bordée de blanc, et la suivante, qui est terminée de cette même couleur.

Cet oiseau a des espèces de sourcils blancs que M. Linnæus a choisis pour caractériser l’espèce : en général, le mâle a plus de jaune que la femelle à la gorge, à la poitrine, aux jambes, et même sous les pieds, sui- vant Albin.

La farlouse part rapidement au moindre bruit, et se perche sur les arbres, quoique difficilement ; elle niche à peu près comme le cujelier, pond le même nombre d’œufs, etc. (a) ; mais elle en diffère en ce qu’elle a la pre- mière penne des ailes presque égale aux suivantes, et le chant un peu moins varié, quoique fort agréable : les auteurs de la Zoologie britannique trou- vent à ce chant de la ressemblance avec un ris moqueur, et Albin avec le ramage du serin de Canarie ; tous deux l’accusent d’être trop bref et trop coupé, mais Belon et Olina s’accordent à dire que ce petit oiseau est recher- ché pour son plaisant chanter, et j’avoue qu’ayant eu occasion de l’entendre, je le trouvai en effet très flatteur, quoique un peu triste, et approchant de celui du rossignol, quoique moins suivi. Il est à remarquer que l’individu que j’ai ouï chanter était une femelle, puisqu’en la disséquant je lui ai trouvé un ovaire : il y avait dans cet ovaire trois œufs plus gros que les autres, lesquels semblaient annoncer une seconde ponte. Olina dit qu’on nourrit cet oiseau comme le rossignol, mais qu’il est fort difficile à élever ; et comme il ne vit que trois ou quatre ans (b), cela explique pourquoi l’espèce est peu nombreuse, et pourquoi le mâle, lorsqu’il s’élève pour aller à la découverte d’une femelle, embrasse dans son vol un cercle beaucoup plus étendu que l’alouette ordinaire (c), et même que le cujelier. Albin prétend que cette alouette est de longue vie, peu sujette aux maladies, et qu’elle pond ordi- nairement cinq ou six œufs : si cela était, l’espèce devrait être beaucoup plus nombreuse qu’elle ne l’est en effet.

Suivant M. Guys, la farlouse se nourrit principalement de vermisseaux et d’insectes qu’elle cherche dans les terres nouvellement labourées ; Willughby

figue, selon M. Lottinger, — « Alauda supernè nigricante et olivaceo varia, infernè sordidè albo-flavicans ; collo inferiore et pectore maculis longitudinalibus nigricantibus insignitis ; uropygio olivaceo, tæniâ supra oculos sordidè albo-flavicante ; rectrice extimâ exteriùs et ultimâ-medietate albâ ; proximè sequenti apice albo maculatâ... » Alauda pratensis, l’alouette

de prés ou la farlouse. Brisson, t. III, p. 343.

(a) British Zoology, p. 93.

(b) Olina, p, 27.

(c) Frisch, pl. 16.