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426 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

temps où les jeunes oiseaux changent de plumes, et ne peuvent guère être distingués des plus vieux.

La troisième et la meilleure saison commence avec le mois de janvier (a), et s’étend jusqu’à la fin de février, temps auquel ces oiseaux se séparent deux à deux pour former des sociétés plus intimes. Les jeunes cujeliers pris alors sont ordinairement les meilleurs pour le chant ; ils gazouillent peu de jours après qu’on les a pris, et cela d’une manière plus distincte que ceux qui ont été pris en toute autre saison (b).

Longueur totale, six pouces ; bec, sept lignes ; vol, neuf pouces (dix selon M. Lottinger) ; queue, deux pouces un quart ; un peu fourchue, composée de douze pennes, dépasse les ailes d’environ treize lignes.

LA FARLOUSE OU L’ALOUETTE DE PRÉS (c)

Belon et Olina disent que c’est la plus petite de toutes les alouettes (*), mais c’est parce qu’ils ne connaissaient pas l’alouette pipi, dont nous parle- rons dans la suite. La farlouse pèse six à sept gros, et n’a pas neuf pouces

(a) M. Hébert a tué de ces oiseaux pendant l’hiver, en Brie, en Picardie et en Bourgogne : il a remarqué que pendant cette saison on les trouve par terre dans les plaines ; qu’ils sont assez communs dans le Bugey, et encore plus en Bourgogne. D’un autre coté, M. Lottinger prétend qu’ils arrivent sur la fin de février, et qu’ils s’en vont au commencement d’octobre ; mais tout cela se concilie, si parmi ces alouettes, comme parmi les communes, il y en a de voyageuses et d’autres résidentes.

(b) Voyez Albin, t. Ier, p. 36. Il recommande de les nourrir alors de cœur de mouton, de jaunes d’œufs, de pain, de chènevis, d’œufs de fourmis, de vers de farine ; et de mettre dans leur eau deux ou trois tranches de réglisse, et un peu de sucre candi, avec une pincée ou deux de safran, une fois la semaine ; de les tenir dans un lieu sec où donne le soleil, et de mettre du sablon dans leur cage. Il paraît qu’Albin avait observé cet oiseau par lui-même.

(c) Farlouse, fallope, alouette de prés, petite alouette. Belon, Hist. nat. des oiseaux, p. 271. — Lodola di prato, calandrino. Olina, Uccelleria, p. 27. — Alauda pratorum Bellonii. Aldrovande, t. II, p. 849. M. Brisson croit que la seconde spipola d’Aldrovande est la far- louse ; cependant il me semble que les descriptions ont des différences assez considérables. — Jonston, Av., p. 71. — The tit-lark. Sibbalde, Atl. Scot., part, ii, lib. iii, cap. iv, p. 17. — Willughby, p. 150, § iv. Ray, Synops. av., p. 69. — Charleton, Class. graniv. cant., p. 88, g. 8. sp. 3. — British Zoology, p. 94. sp. 3. — Alauda pratensis ; en allemand, die wiesen lerch. Frisch, t. Ier, class. 2, divis. 2, pl. 2, n° 16. — The titt-lark, alouette de prés. Albin, t. Ier, pl. 43. — « Alauda lineolâ superciliorum albâ, rectricibus duabus extimis in- trorsùm albis. » Linnæus, Fauna Suecica, n° 91 ; et Syst. nat., édit. XIII, n° 105, sp. 2, p. 287. — Muller, Zoologiæ Dan. prodr., p. 28, n° 230. — Alauda pectore lutescente, punclis atris ; en autrichien, breinvogl ; à Nuremberg, krautvagl ; en Styrie, schmelvogl. Cramer, Elenchus Austr. inf., p. 362, sp. 4. — Petite alouette, alouette de bois ou de bruyères, alouette bâtarde, folle, percheuse ; en Beauce, alouette bretonne ; en Sologne, tique kique, akiki ; en Provence, bedouide ; ailleurs, alouette buissonnière. Salerne, Oiseaux, p. 192. Alouette caurte à Genève, parce qu’elle a en effet la queue courte. En Provence, pivoton sui- vant M. Guys. — Farlouse des bois ou des taillis, alouette des jardins, vulgairement bec-

(*) Alauda pratensis L.