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LE TYRAN DE LA LOUISIANE. 407

LE CAUDEC

SIXIÈME ESPÈCE.

C’est le gobe-mouche tacheté de Cayenne (*) des planches enluminées ; mais le bec crochu, la force, la taille et le naturel s’accordent pour exclure cet oiseau du nombre des gobe-mouches et en faire un tyran ; à Cayenne on le nomme caudec, il a huit pouces de longueur ; le bec échancré par les bords vers sa pointe crochue, et hérissé de soies, a treize lignes : le gris noir et le blanc, mêlé de quelques lignes roussâtres sur les ailes, composent et varient son plumage ; le blanc domine au-dessous du corps où il est gri- velé de taches noirâtres allongées ; le noirâtre, à son tour, domine sur le dos où le blanc ne forme que quelques bordures ; deux lignes blanches pas- sent obliquement l’une sur l’œil, l’autre dessous ; de petites plumes noi- râtres couvrent à demi la tache jaune du sommet de la tête ; les pennes de la queue, noires dans le milieu, sont largement bordées de roux ; l’ongle postérieur est le plus fort de tous. Le caudec vit le long des criques, se per- chant sur les branches basses des arbres, surtout des palétuviers, et chas- sant apparemment aux mouches aquatiques. Il est moins commun que le titiri, dont il a l’audace et la méchanceté. La femelle n’a point de tache jaune sur la tête, et, dans quelques mâles, cette tache est orangée ; diffé- rence qui probablement tient à celle de l’âge.

LE TYRAN DE LA LOUISIANE

SEPTIÈME ESPÈCE.

Cet oiseau (**), envoyé de la Louisiane au Cabinet du Roi, sous le nom de gobe-mouche, doit être placé parmi les tyrans ; il est de la grandeur de la pie-grièche rousse, nommée écorcheur ; il a le bec long, aplati, garni de soies et crochu ; le plumage gris brun sur la tête et le dos, ardoisé clair à la gorge, jaunâtre au ventre, et roux clair sur les grandes pennes ; quelques traits blanchâtres se marquent sur les grandes couvertures : les ailes ne re- couvrent que le tiers de la queue, laquelle est de couleur cendrée brune, lavée du petit roux de l’aile. Nous ne connaissons rien de ses mœurs, mais ses traits semblent les indiquer suffisamment, et, avec la force des pipiris, il en a vraisemblement les habitudes.

(*) Tyrannus audax (Muscicapa audax Gmel.)

(**) Tyrannus ludovicianus (Muscicapa ludoviciana Gmel.).