Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/423

Cette page n’a pas encore été corrigée

LE SCHET DE MADAGASCAR. 399

deux variétés d’une même espèce. M. Brisson en compte trois (a) ; mais quel- ques diversités de couleurs ne peuvent former des espèces différentes, quand la forme, la taille et tout le reste des proportions sont les mêmes.

Les schets ont la figure allongée de la lavandière ; ils sont un peu plus grands, ayant six pouces et demi de longueur jusqu’à l’extrémité de la vraie queue, sans parler des deux plumes qui l’agrandiraient extrêmement si on les faisait entrer dans la mesure, le schet que nous avons sous les yeux ayant onze pouces à le prendre de l’extrémité du bec à celle de ces deux pennes ; le bec de ces oiseaux a sept lignes, il est triangulaire, très aplati, très large à sa base, garni de soies aux angles, et tant soit peu crochu à la pointe ; une belle huppe d’un vert noir avec l’éclat de l’acier poli, couchée et troussée en arrière, couvre la tête de ces trois schets ; ils ont l’iris de l’œil jaune et la paupière bleue.

Dans le premier (b) (*), le même noir de la huppe enveloppe le cou, couvre le dos, les grandes pennes de l’aile et de la queue, dont les deux longues plumes ont sept pouces de longueur, et sont blanches ainsi que les petites pennes de l’aile et tout le dessous du corps.

Dans le schet-all (c), ce vert noir de la huppe ne se trouve que sur les grandes pennes de l’aile, dont les couvertures sont marquées de larges lignes blanches ; tout le reste du plumage est d’un rouge bai vif et doré, qu’Edwards définit belle couleur cannelle éclatante (d), qui s’étend également sur la queue et sur les deux longs brins : ces brins sont semblables à ceux qui prolongent la queue du rollier d’Angola ou de celui d’Abyssinie, avec la différence que, dans le rollier, ces deux plumes sont les plus extérieures, au lieu que dans le moucherolle de Madagascar ce sont les deux intérieures qui sont les plus longues.

— « Turdus cristatus. » Klein, Avi., p. 69, n° 28. — « Turdus capite colloque cærulescente, abdomine flavescente, dorso virescente, rectricibus renigibusque rufis, capite cristato, » Turdus crinitus, Linn., Syst. nat., édit. X. g. 95, sp. 10.

(a) « Muscicapa cristata, macrouros. supernè nigro viridescens, apicibus pennarum albis infernè alba ; capite et collo nigro-viridescentibus ; rectricibus binis intermediis longissi- mis, albis oris exterioribus et scapis nigris, lateralibus exteriùs nigris, interiùs albis, margine nigrâ, » le gobe-mouche varié à longue queue de Madagascar. Les habitants de Madagascar le nomment schet. Brisson, Ornithol., t. II, p. 420. — « Muscicapa cristata, macrouros, cas- tanea, capite nigro-viridescente, tectricibus alarum inferioribus albis ; rectricibus castaneis, binis intermediis longissimis, » le gobe-mouche à longue queue de Madagascar, Les habi- tants le nomment schet-all. Brisson, t. II, p. 424. — « Muscicapa cristata, macrouros, casta- nea ; capite nigro-viridescente : rectricibus binis intermediis longissimis, albis, oris exte- rioribus primâ medietate et scapis nigris ; lateralibus dilutè castaneis : extima exteriùs nigrâ interiùs albâ, margine nigrâ, » le gobe-mouche à longue queue blanche de Madagascar.

Les habitants l’appellent schet-vouloulou. Brisson, Ornithol., t. II, p. 427.

(b) Gobe-mouche à longue queue et à ventre blanc, pl. enluminée, n° 248, fig. 2.

(c) Gobe-mouche à longue queue de Madagascar, pl. enluminée, n° 248, fig. 1.

(d) Glanures, page 245.

(*) Muscicapa mutata Lath.