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LE GOBE-MOUCHE BRUN DE CAYENNE. 381

que dans le mâle ; le jaune du sommet de la tête ne forme qu’une tache oblongue, que des plumes de la couleur générale recouvrent encore en partie ; la gorge et le haut du cou sont blanchâtres ; les plumes du reste du cou, de la poitrine et du dessous des ailes, ont leur milieu brun et le reste jaunâtre ; le ventre et le dessous de la queue sont entièrement d’un jaune pâle ; le bec est moins large que celui du mâle, et n’a que quelques petits poils courts de chaque côté.

Ce gobe-mouche n’a pas la voix aigre, et il siffle doucement pipi ; le mâle et la femelle vont ordinairement de compagnie : l’instinct borné des gobe- mouches dans la manière de placer leur nid se marque singulièrement dans celui-ci ; ce n’est point dans les rameaux touffus qu’il le pose, c’est aux endroits découverts, sur les branches les moins garnies de feuilles : il est d’autant plus apparent qu’il est d’une grosseur excessive ; il a douze pouces de haut sur plus de cinq de diamètre, et tout entier de mousse ; ce nid est fermé au-dessus, l’ouverture étroite est dans le flanc, à trois pouces du sommet : c’est à M. de Manoncour que nous devons la connaissance de cet oiseau.

LE GOBE-MOUCHE BRUN DE CAYENNE

NEUVIÈME ESPÈCE.

Ce gobe-mouche (*) est petit, ayant à peine quatre pouces de longueur : les plumes de la tête et du dos sont d’un brun noirâtre, bordées d’un brun fauve ; le fauve est plus foncé et domine sur les pennes de l’aile, et le noir sur celles de la queue, qui sont bordées d’une frange blanchâtre : cette der- nière couleur est celle de tout le dessous du corps, excepté une teinte fauve sur la poitrine ; la queue est carrée, l’aile pliée en couvre la moitié ; le bec aigu est garni de petites soies à sa racine : ce sont tous les traits qu’on peut remarquer dans ce petit oiseau. Son espèce a néanmoins une variété, si les différences que nous trouvons dans un second individu ne sont pourtant pas celles du mâle à la femelle, ou du jeune à l’adulte. Sur le fond cendré brun de tout le plumage de ce second individu paraît sous le ventre une teinte jaunâtre, et à la poitrine un brun olive ; le cendré noirâtre de la tête et du dos est un peu teint de vert olive foncé, et l’on voit sur les grandes pennes des ailes quelques traits plus clairs sur leurs petites barbes, tandis que les grandes barbes des petites pennes montrent en se développant un jaune rosat, léger et pâle.

(*) Muscicapa fuliginosa Gmel.