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LE GOBE-MOUCHE A BANDEAU BLANC DU SÉNÉGAL 377

foncé ; ces différences en moins dans le ton de couleur sont presque générales de la femelle au mâle dans tous toutes les espèces des oiseaux. Nous ne donnons pas la figure de ces gobe-mouches, qui n’ont rien de remarquable.

LE GOBE-MOUCHE A BANDEAU BLANC DU SÉNÉGAL (a)

QUATRIÈME ESPÈCE.

Nous comprendrons sous cette dénomination les deux oiseaux désignés dans nos planches enluminées sous les noms de gobe-mouche à poitrine rousse du Sénégal, et gobe-mouche à poitrine noire du Sénégal (*). Ces deux jolis oiseaux peuvent être décrits ensemble ; ils sont de la même gran- deur et du même climat ; ils se ressemblent aussi par l’ordre et la distribu- tion de leurs couleurs ; il y a même toute apparence que l’un est le mâle et l’autre la femelle d’une même espèce ; la ligne blanche qui passe sur l’œil et ceint leur tête d’une sorte de petit couronnement ou de diadème ne paraît dans aucun autre de leur genre aussi entière et aussi distincte. Le premier est le plus petit, et n’a guère que trois pouces et demi de longueur ; une tache rousse lui couvre le sommet de la tête qu’entoure le bandeau blanc : de l’angle extérieur de l’œil s’étend une plaque noire ovale qui confine au-dessus avec le bandeau, et s’étend en pointe vers l’angle du bec ; la gorge est blanche ; une tache d’un roux léger marque la poitrine ; le dos est gris clair sur blanc ; la queue et les ailes sont noirâtres ; dans leurs couvertures moyennes passe obliquement une ligne blanche, et les petites couvertures sont bordées en écailles du roux de la poitrine ; un velouté transparent règne sur tout le joli plumage de cet oiseau, et ce lustre est encore plus frais et plus clair sur celui de l’autre, qui, plus simple en couleur, n’est qu’un mélange de gris léger, de blanc et de noir, et n’en est pas moins agréable ; le bandeau blanc lui passe sur les yeux ; un plastron de même couleur prend en pointe sous le bec et se coupe carrément sur la poitrine, qu’une zone noire distingue, tenant au noir du haut du cou, qui se fond dans le gris sur blanc du dos ; les pennes sont noires, frangées de blanc, et la ligne blanche des couvertures s’élargit en festons ; les épaules sont noires, mais il s’entrelace dans tout ce

(a) « Muscicapa supernè e griseo-nigricante et albo confusè mixta, infernè albo, pectore dilutè aufo ; genis nigris ; tæniâ supra oculos albo-rufescente, tæniâ transversâ in alis albâ, rectricibus nigris, tribus extimis exteriùs et apice albis, proximè sequenti apice albâ : » le gobe-mouche à poitrine rousse. Brisson, Ornithol., t. Il, p. 374. — « Muscicapa supernè e cinereo, nigro et albo confusè mixta, infernè alba ; capite et pectore nigris- ; tæniâ supra oculos albâ : tæniâ transversâ in alis candidâ ; rectricibus nigris, duabus extimis exteriùs et apice albis, » le gobe-mouche à poitrine noire du Sénégal. Brisson, ibid., p. 376.

(*) Muscicapa senegalensis Gmel.