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LE GOBE-MOUCHE. 371

gobe-mouches que nous trouvons en Europe, en comptons-nous plus de huit dans l’Afrique et les régions chaudes de l’Asie, et près de trente en Amé- rique, où se trouvent aussi les plus grandes espèces ; comme si la nature, en multipliant et agrandissant les insectes dans ce nouveau continent, avait voulu y multiplier et fortifier les oiseaux qui devaient s’en nourrir. Mais l’ordre de grandeur étant le seul suivant lequel on puisse bien distribuer un aussi grand nombre d’espèces, que les ressemblances dans tout le reste réunissent, nous ferons trois classes de ces oiseaux muscivores : la première de ceux qui sont au-dessous de la grandeur du rossignol, et ce sont les gobe- mouches proprement dits ; la seconde, sous le nom de moucherolles, de ceux qui égalent ou surpassent de peu la taille de ce même oiseau ; dans la troi- sième, qui est celle des tyrans, ils sont tous, ou à peu près, si même ils ne l’excédent, de la grandeur de l’écorcheur ou pie-grièche rousse, du genre de laquelle ils se rapprochent par l’instinct, les facultés et la figure ; ils ter- minent ainsi ce genre nombreux d’oiseaux chasseurs aux mouches, en le rejoignant à la dernière espèce des oiseaux carnassiers

LE GOBE-MOUCHE (a)

PREMIÈRE ESPÈCE.

Nous conserverons le nom générique de gobe-mouche à celui d’Europe, comme étant généralement connu sous ce seul et même nom (*). D’ailleurs ce gobe-mouche nous servira de terme de comparaison pour toutes les autres espèces. Celui-ci a cinq pouces huit lignes de longueur ; huit pouces et demi de vol ; l’aile pliée s’étend jusqu’au milieu de la queue, qui a deux pouces de longueur ; le bec est aplati, large à sa base, long de huit lignes, envi-

et dans les pays froids on en trouve fort peu. Ils ne se nourrissent que d’insectes. Ce sont des êtres destructeurs que la nature a opposés dans des climats chauds, et surtout dans ceux qui sont en même temps humides, à la trop grande fécondité des insectes. » Voyage à la Nouvelle-Guinée, par M. Sonnerat, p. 56.

(a) Currucis, seu ficedulis cognata avicula. Gessner, p. 629, avec une figure peu ressemblante. La même, Icon. Avi., p. 47. — Grisola vulgo dicta. Aldrovande, Avi., t. II, p. 738, avec une mauvaise figure. — Grisola Aldrovandi. Willughby, Ornithol., p. 153. — Ray, Synops. Avi., p. 81, n° 7. — Crisola ex cinereo fusca Aldrovandi. Willughby, Orni- thol., p. 171, n° 7. — Stoparola aut Stoparolæ similis Aldrovandi. Idem, ibid., p. 159. — Curruca subfusca. Frisch, avec une figure peu exacte, tab. 22. — « Muscicapa supernè griseo-fusca, infernè albicans, collo inferiore et pectore maculis longitudinalibus griseo- fuscis insignitis ; tectricibus alarum inferioribus dilutè rufescentibus griseo-fuscis. » le gobe- mouche. Brisson, Ornithol., t. II, p. 357. La figure, pl. 35, fig. 3, est plus petite que les dimensions qu’il a données. — Grisola à Bologne, suivant Aldrovande. Burstner aux envi- rons de Strasbourg, suivant Gessner.

(*) Muscicapa grisola Gmel.