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L’AGAMI. 355

Il est vrai que l’agami a quelque rapport avec les oiseaux d’eau par ce caractère très bien saisi par M. Adanson, et encore par la couleur verdâtre de ses pieds ; mais il en diffère par tout le reste de sa nature, puisqu’il habite les montagnes sèches et les forêts sur les hauteurs, et qu’on ne le voit jamais ni dans les marécages ni sur le bord des eaux. Nous n’avions pas besoin de ce nouvel exemple pour démontrer l’insuffisance de toutes les mé- thodes, qui, ne portant jamais que sur quelques caractères particuliers, se trouvent très souvent en défaut lorsqu’on vient à les appliquer ; car tout méthodiste rangera, comme M. Adanson, l’agami dans la classe des oiseaux d’eau, et se trompera, autant qu’il est possible de se tromper, puisqu’il ne fré- quente pas les eaux, et qu’il vit dans les bois comme les perdrix et les faisans.

Cependant ce n’est point un faisan ni un hocco, car il diffère de ce genre non seulement par les pieds et les jambes, mais encore par les doigts et les ongles qui sont beaucoup plus courts ; il diffère encore plus de la poule, et l’on ne doit pas non plus le placer avec les grues, parce qu’il a le bec, le cou et les jambes beaucoup plus courts que la grue, qu’on doit mettre avec les oiseaux d’eau, au lieu que l’agami doit être rangé dans les gallinacés (*).

L’agami a vingt-deux pouces de longueur ; le bec, qui ressemble parfai- tement à celui des gallinacés, a vingt-deux lignes ; la queue est très courte, n’ayant que trois pouces un quart ; de plus, elle est couverte et un peu dé- passée par les couvertures supérieures, et elle n’excède pas les ailes lors- qu’elles sont pliées ; les pieds ont cinq pouces de hauteur et sont revêtus tout autour de petites écailles comme dans les autres gallinacés ; et ces écailles s’étendent jusqu’à deux pouces au-dessus des genouillères où il n’y a point de plumes.

La tête en entier, ainsi que la gorge et la moitié supérieure du cou, en dessus et en dessous, sont également couvertes d’un duvet court, bien serré et très doux au toucher ; la partie antérieure du bas du cou, ainsi que la poitrine, sont couvertes d’une belle plaque de près de quatre pouces d’éten- due, dont les couleurs éclatantes varient entre le vert, le vert doré, le bleu et le violet ; la partie supérieure du dos et celle du cou, qui y est contiguë, sont noires ; après quoi le plumage se change sur le bas du dos en une cou- leur de roux brûlé ; mais tout le dessous du corps est noir, ainsi que les ailes de la queue ; seulement les grandes plumes qui s’étendent sur le crou- pion et sur la queue sont d’un cendré clair ; les pieds sont verdâtres. La planche enluminée présente une image assez fidèle de la forme et des cou- leurs de cet oiseau.

argenté, chez les adultes ; le bas du cou et le haut de la poitrine bleu d’acier, à reflets bronzés ; l’œil brun roux, entouré d’un cercle nu, couleur de chair ; le bec d’un blanc verdâtre ; les tarses couleur de chair jaunâtre. Il atteint 60 centimètres de long ; la longueur de l’aile est de 20 centimètres et celle de la queue de 3 centimètres. » (Brehm.)

(*) Nous avons dit plus haut qu’on le considère actuellement comme un Echassier. Il est voisin des Outardes.