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352 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

celle de la queue, par la longueur des pieds et par quelques plumes blanches mêlées dans les plumes brunes sur les côtés du cou ; il a aussi la même grandeur à très peu près et la même forme de corps, mais il en diffère en ce qu’il a l’extrémité du bec plus crochue, la gorge blanche, avec un demi- collier noir au-dessous, et que son plumage est d’une couleur uniforme et non rayé de lignes brunes comme celui de l’arada, dont la gorge et le dessous du cou sont rouges. Ces différences sont assez grandes pour qu’on puisse re- garder cet oiseau de M. Mauduit comme une race très distincte dans celle de l’arada, ou peut-être comme une espèce voisine, car il se trouve de même à Cayenne ; mais comme nous ne connaissons rien de ses habitudes naturelles et que nous ne sommes pas informés s’il a le chant de l’arada, nous ne pou- vons décider quant à présent de l’identité ou de la diversité de l’espèce de ces deux oiseaux.

LES FOURMILLIERS ROSSIGNOLS

Ces oiseaux, par leur conformation extérieure, forment un genre moyen entre les fourmilliers et les rossignols ; ils ont le bec et les pieds des four- milliers, et par leur longue queue ils se rapprochent des rossignols. Ils vivent en troupes dans les grands bois de la Guiane ; courent à terre et sautent sur les branches peu élevées, sans voler en plein air : ils se nour- rissent de fourmis et d’autres petits insectes ; ils sont très agiles, et font entendre en sautillant une espèce de fredonnement suivi d’un petit cri aigu, qu’ils répètent plusieurs fois de suite lorsqu’ils se rappellent.

Nous n’en connaissons que de deux espèces.

LE CORAYA

PREMIÈRE ESPÈCE.

Nous l’avons ainsi nommé, parce qu’il a la queue rayée transversalement de noirâtre. La longueur de cet oiseau (*) est de cinq pouces et demi, mesuré depuis l’extrémité du bec jusqu’à celle de la queue ; la gorge et le devant du cou sont blancs ; la poitrine est moins blanche et prend une teinte de cendré ; il y a un peu de roussâtre sous le ventre et sur les jambes ; la tête est noire et le dessus du corps d’un brun roux ; la queue étagée est longue de deux pouces ; elle dépasse les ailes de dix-huit lignes au moins ; l’ongle postérieur est, comme dans les fourmilliers, le plus long et le plus fort de tous.

(*) D’après Cuvier, le Coraya serait un Merle.