Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/370

Cette page n’a pas encore été corrigée

350 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

LE BAMBLA

HUITIÈME ESPÈCE.

Nous l’avons ainsi nommé (*), parce qu’il a une bande blanche transver- sale sur chaque aile : la planche enluminée donne une idée exacte de la taille et des couleurs de ce petit oiseau, qui est très rare, et dont les habitudes naturelles ne nous sont pas connues ; mais par sa ressemblance avec les autres fourmilliers il nous paraît être du même genre, en faisant néanmoins une espèce particulière.

Outre ces huit espèces de fourmilliers, nous en avons encore vu trois autres espèces que nous avons fait graver, pl. 821 et pl. 823, fig. 1 et 2 ; mais nous ne connaissons que la figure de ces oiseaux, qui tous trois nous sont venus de Cayenne sans la moindre notice sur leurs habitudes natu- relles.

L’ARADA

On a représente cet oiseau (**), planche enluminée n° 706, fig. 2, sous la dénomination de musicien de Cayenne, nom que lui avait d’abord donné M. de Manoncour ; mais comme ce même nom de musicien a été imposé à d’autres oiseaux de genres différents, je conserve à celui-ci le nom d’arada, qu’il porte dans son pays natal.

Ce n’est pas précisément un fourmillier, mais nous avons cru devoir le placer à la suite de ces oiseaux, parce qu’il a tous les caractères extérieurs communs avec eux ; il en diffère néanmoins par les habitudes naturelles, car il est solitaire ; il se perche sur les arbres, et ne descend à terre que pour y prendre les fourmis et autres insectes dont il fait aussi sa nourriture ; il en diffère encore par un grand caractère : tous les fourmilliers ne forment que des cris ou des sons sans modulation, au lieu que l’arada a le ramage le plus brillant ; il répète souvent les sept notes de l’octave par lesquelles il prélude ; il siffle ensuite différents airs modulés sur un grand nombre de tons et d’accents différents, toujours mélodieux, plus graves que ceux du rossignol et plus ressemblants aux sons d’une flûte douce ; l’on peut même assurer que le chant de l’arada est en quelque façon supérieur à celui du rossignol, il est plus touchant, plus tendre et plus flûté ; d’ailleurs l’arada chante presque dans toutes les saisons, et il a de plus que son chant une

(*) Turdus Bambla L.

(**) Turdus cantans L.