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LE CARILLONNEUR. 349

rieur de l’œil jusqu’au bas de la tête descend une petite bande d’un beau blanc luisant, dont les plumes sont plus larges et plus longues que celles de la tête.

Le reste du plumage n’a rien de remarquable : la couleur du dessus du corps est un mélange peu agréable d’olive et de roussâtre. La partie supé- rieure du dessous du corps est rousse, et le reste gris.

La queue est longue de quinze lignes ; les ailes pliées aboutissent à son extrémité, les pieds sont bruns : au reste, les habitudes naturelles de cet oiseau sont les mêmes que celles des précédents.

LE CARILLONNEUR

SEPTIÈME ESPÈCE.

La longueur totale de cet oiseau (*) est de quatre pouces et demi, et sa queue dépasse les ailes pliées de neuf lignes : nous renvoyons pour les cou- leurs à la planche enluminée, qui les représente assez fidèlement.

Outre les habitudes communes à tous les fourmilliers, le carillonneur en a qui lui sont particulières ; car quoiqu’il se nourrisse de fourmis et qu’il habite, comme les autres fourmilliers, les terrains où ces insectes sont les plus abondants, cependant il ne se mêle pas avec les autres espèces, et il fait bande à part : on trouve ordinairement ces oiseaux en petites compagnies de quatre ou six ; le cri qu’ils font entendre en sautillant est très singulier ; ils forment parfaitement entre eux un carillon pareil à celui de trois cloches d’un ton différent ; leur voix est très forte, si on la compare à leur petite taille, il semble qu’ils chantent en partie, quoiqu’il y ait à présumer que chacun d’eux fait successivement les trois tons : cependant on n’en est pas assuré, parce que jusqu’à ce jour l’on n’a pas pris le soin d’élever ces oiseaux en domesti- cité. Leur voix n’est pas, à beaucoup près, aussi forte que celle du beffroi, qui ressemble vraiment au son d’une assez grosse cloche ; on n’entend dis- tinctement que de cinquante pas la voix de ces carillonneurs, au lieu que l’on entend celle du beffroi de plus d’une demi-lieue. Ces oiseaux continuent leur singulier carillon pendant des heures entières sans la moindre interruption.

Au reste cette espèce est assez rare, et ne se trouve que dans les forêts tranquilles de l’intérieur de la Guiane.

(*) D’après Cuvier, le Carillonneur serait un Merle.