348 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.
rait faire présumer que ces différences ne viennent que du sexe ; je serais donc porté à regarder le tétéma comme le mâle et le colma comme la femelle, parce que celui-ci a généralement les couleurs les plus claires.
LE FOURMILLIER HUPPÉ
CINQUIÈME ESPÈCE.
La longueur moyenne de cette espèce de fourmillier (*) est de près de six pouces : le dessus de la tête est orné de longues plumes noires que l’oiseau redresse à sa volonté en forme de huppe ; il a l’iris des yeux noir, le dessous de la gorge couvert de plumes noires et blanches, la poitrine et le dessous du cou noirs : tout le reste du corps est gris cendré.
La queue a deux pouces quatre lignes de long ; elle est composée de douze plumes étagées (a), bordées et terminées de blanc ; elle passe d’un pouce les ailes pliées, dont les couvertures supérieures noires sont terminées de blanc : ces mêmes couvertures supérieures des ailes sont, dans quelques individus, de la couleur générale du corps, c’est-à-dire gris cendré.
La femelle a aussi une huppe ou plutôt les mêmes longues plumes sur la tête, mais elles sont rousses, et son plumage ne diffère de celui du mâle que par une légère teinte de roussâtre sur le gris.
Ces fourmilliers ont le cri semblable à celui d’un petit poulet ; ils pondent trois œufs (b), et plusieurs fois l’année.
Nous avons donné, sous le nom de grisin de Cayenne, une variété de ce fourmillier huppé ; nous n’avons rien à ajouter à sa description. (Voyez, ci-devant, page 127.)
LE FOURMILLIER A OREILLES BLANCHES (b)
SIXIÈME ESPÈCE.
Il (**) est long de quatre pouces neuf lignes ; le dessus de la tête est brun, et les bas côtés du devant de la tête et la gorge noirs : depuis l’angle posté-
(a) Dans toutes les espèces de fourmilliers, la queue est plus ou moins étagée ; ceux qui l’ont plus longue que les autres, l’ont aussi moins fournie, et les pennes en sont plus faibles.
(b) M. de Manoncour a trouvé, dans le mois de décembre, plusieurs petits de cette espèce qui étaient prêts à prendre leur essor ; il essaya vainement d’en élever quelques-uns, ils pé- rirent tous au bout de quatre jours, quoiqu’ils mangeassent fort bien de la mie de pain.
(*) D’après Cuvier, le Fourmillier huppé de Buffon est une Pie-grièche.
(**) D’après Cuvier, le Fourmillier à oreilles blanches de Buffon serait un Moucherolle.
