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338 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

queue d’un jaune-citron ; les couvertures inférieures des ailes blanches, bordées du même jaune.

Le mâle et la femelle sont à peu près de même grosseur. Voici leurs dimen- sions principales ; longueur totale, douze pouces ; longueur du bec, dix-huit lignes : sa largeur à la base, sept lignes ; longueur de la queue, trois pouces neuf lignes ; elle est composée de douze pennes égales, et dépasse les ailes repliées de vingt et une lignes.

L’AVERANO (a)

Sa tête est d’un brun foncé, les pennes des ailes sont noirâtres, leurs petites couvertures noires ; les grandes couvertures noirâtres, avec quelque mélange de vert-brun ; tout le reste du plumage cendré, mêlé de noirâtre, principalement sur le dos, et de verdâtre sur le croupion et sur la queue. Cet oiseau a le bec large à sa base comme les cotingas ; la langue courte, les narines découvertes, l’iris des yeux d’un noir bleuâtre, le bec noir, les pieds noirâtres ; mais ce qui le rapproche un peu du cotinga blanc, et le distingue de tous les autres contingas, ce sont plusieurs appendices noirs et charnus qu’il a sous le cou, et dont la forme est à peu près celle d’un fer de lance.

L’averano (*) est presque aussi gros qu’un pigeon ; la longueur de son bec, qui est d’un pouce, est aussi la mesure de sa plus grande largeur ; ses pieds ont douze à treize lignes : sa queue a trois pouces, et dépasse les ailes re- pliées de presque toute sa longueur.

La femelle est un peu plus petite que le mâle, et n’a point d’appendices charnus sous le cou ; elle ressemble à la litorne par sa forme et par sa gros- seur ; son plumage est un mélange de noirâtre, de brun et de vert clair ; mais ces couleurs sont distribuées de façon que le brun domine sur le dos et le vert clair sur la gorge, la poitrine et le dessous du corps.

Ces oiseaux prennent beaucoup de chair, et une chair succulente : le mâle a la voix très forte, et la modifie de deux manières différentes : tantôt c’est un bruit semblable à celui qu’on ferait en frappant sur un coin de fer avec un instrument tranchant (kock, kick) ; tantôt c’est un son pareil à celui

(a) « Guira punga Brasiliensibus. » Marcgr., Brasil., p. 201. — En portugais, ave de verano. J’en dirai la raison. — Pison, Hist. nat., p. 93, d’après Marcgrave. — Jonston, p. 57, il donne la figure de la femelle, sous le nom de mituporanga. — Willughby, p. 147. — Ray, Synopsis av., p. 166, n° 4. — « Cotinga cinerea, nigricante et virescente admixtis ; capite obscurè fusco ; remigibus nigricantibus ; rectricibus cinereo et nigricante variis, viriditate admixtà (Mas). » — « Cotinga in toto corpore nigricans, fusco et dilutè virenti admixtis (Fœmina) .. » Cotinga nævia, cotinga tacheté. Brisson, t. II, p. 354.

(*) Ampelis variegata L.