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336 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

Il est probable que ce ne sont pas là les seules variétés qui existent dans cette espèce, et qu’on en découvrira d’autres parmi les femelles de différents âges.

L’OUETTE OU COTINGA ROUGE DE CAYENNE (a)

Le rouge domine en effet dans le plumage de cet oiseau (*), mais ce rouge se diversifie par les différentes teintes qu’il prend en différents endroits : la teinte la plus vive, et qui est d’un rouge écarlate, est répandue sur la partie supérieure de la tête, et forme une espèce de couronne ou de calotte dont les plumes sont assez longues, et peuvent se relever en manière de huppe, suivant la conjecture de M. Edwards. Cette même couleur écarlate règne sous le ventre, sur les jambes, sur la partie inférieure du dos, et presque jusqu’au bout des pennes de la queue, lesquelles sont terminées de noir ; les côtés de la tête, le cou, le dos et les ailes ont des teintes plus ou moins rembrunies, qui changent le rouge en un beau mordoré velouté ; mais la plus sombre de toutes ces teintes est celle d’une espèce de bordure qui environne la calotte écarlate ; cette teinte s’éclaircit un tant soit peu derrière le cou et sur le dos, et encore plus sur la gorge et la poitrine ; les couvertures des ailes sont bordées de brun, et les grandes pennes vont toujours s’obscurcissant de plus en plus de la base à la pointe, où elles sont presque noires ; le bec est d’un rouge terne, les pieds d’un jaune sale, et l’on y remarque une singularité, c’est que le tarse est garni par derrière d’une sorte de duvet jusqu’à l’origine des doigts.

L’ouette voyage, ou plutôt circule comme le pacapac, mais elle est plus commune dans l’intérieur de la Guiane.

Longueur totale, sept pouces environ ; bec, neuf lignes ; pieds, sept lignes ; queue, deux pouces et demi : dépasse les ailes d’environ vingt lignes, d’où il suit que ce cotinga a moins d’envergure que les précédents.

(a) The red bird from Surinam, oiseau rouge de Surinam. Edwards, pl. 39. — « Turdus totus ruber ; icterus Surinamensis ruber ;» en allemand, rohte-whitewal. Klein, Ordo Av., p. 68, n° 12. — « Fringillæ adfinis. » Mohering. Av. genera, p. 79, n° 101. — « Avicula de pipizton dicta. » Seba, t. Ier, p. 92, pl. 57. — Seba donne son pipizton pour être le même que celui de Fernandez, et celui-ci trouve son pipizton si ressemblant à son coltotl, qu’il fait servir la description du coltotl pour tous deux. Or, ce coltotl est absolument différent de l’ouette ou cotinga rouge, qui néanmoins ressemble beaucoup au pipizton de Seba. — « Cotinga anteriùs sordidè rubra, posteriùs coccinea ; vertice coccineo : remigibus obscurè rubris, ad apicem subnigris ; rectricibus coccineis, apice nigris...» Cotinga rubra, cotinga rouge. Brisson, t. II, p. 351. — « Tertia ampelis. Carnifex ruber, fasciâ oculari, remigum rectri- cumque apicibus nigris. » Linnæus, Syst. nat., édit. XIII, p. 298. — Arara ou apira en langue gariponne de la Guiane. — Ouette, par les créoles, d’après son cri ; raison pourquoi j’ai préféré ce nom à tout autre. — Cardinal, par les Français de Cayenne.

(*) Ampelis carnifex L.