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VARIÉTÉS DU PACAPAC. 335

de la queue, des pieds, etc. ; mais il faut avouer qu’elles diffèrent notable- ment par l’instinct, puisque celle du jaseur se plaît sur les montagnes, et toutes les espèces de cotingas dans les lieux bas et aquatiques.

Longueur totale, sept pouces et demi ; bec, dix à onze lignes ; tarse, neuf à dix lignes ; vol, quatorze pouces et plus ; queue, deux pouces et demi, composée de douze pennes : dépasse les ailes de sept à huit lignes.

Le pompadour est un oiseau voyageur ; il paraît dans la Guiane, aux en- virons des lieux habités, vers les mois de mars et de septembre, temps de la maturité des fruits qui lui servent de nourriture : il se tient sur les grands arbres au bord des rivières ; il niche sur les plus hautes branches, et jamais ne s’enfonce dans les grands bois. L’individu qui a servi de sujet à celte description venait de Cayenne.

VARIÉTÉS DU PACAPAC

I. — LE PACAPAC GRIS-POURPRE (a).

Il est un peu plus petit que le précédent, mais ses proportions sont exac- tement les mêmes ; il a les mêmes singularités dans la conformation des grandes couvertures des ailes, et il est du même pays. Tant de choses com- munes ne permettent pas de douter que ces deux oiseaux, quoique de plu- mage différent, n’appartiennent à la même espèce ; et comme celui-ci est un peu plus petit, je serais porté à le regarder comme une variété d’âge, c’est- à-dire comme un jeune oiseau qui n’a pas encore pris son entier accroisse- ment ni ses couleurs décidées : tout ce qui est pourpre dans le précédent est varié dans celui-ci de pourpre et de cendré ; le dessous de la queue est couleur de rose ; les pennes de la queue sont brunes ; ce qui paraît de celles des ailes est brun aussi, leur côté intérieur et caché est blanc depuis l’ori- gine de chaque penne jusqu’aux deux tiers de sa longueur, et de plus, les moyennes ont le bord extérieur blanc.

II. — Nous avons vu, M. Daubenton le jeune et moi, chez M. Mauduit, un cotinga gris qui nous a paru appartenir à l’espèce du pacapac, et n’être qu’un oiseau encore plus jeune que le précédent, mais qu’il ne faut pas con- fondre avec un autre oiseau auquel on a aussi donné le nom de cotinga gris, et dont je parlerai plus bas sous le nom de guirarou (b).

(a) « Cotinga e purpureo et cinerco varia ; remigibus fuscis, interiùs obliqué candidis : rectricibus fuscis ; tectricibus alarum majoribus longissimis, rigidis, carinatis... » Cotinga cinereo-purpurea, cotinga gris-pourpre. Brisson, t. Il, p. 349.

(b) M. de Manoncour a vérifié nos conjectures sur les lieux, et il s’est assuré, dans son dernier voyage de Cayenne, que le cotinga gris-pourpre est l’oiseau encore jeune, et qu’il est au moins dix-huit mois a acquérir sa couleur pourpre décidée.