Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/354

Cette page n’a pas encore été corrigée

334 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

ce qui doit le distinguer de toutes les autres espèces de cotingas. La couleur générale du plumage est un bleu éclatant changeant en un beau bleu d’aigue-marine, comme dans l’espèce précédente ; il faut seulement excepter la gorge, qui est d’un violet foncé, et les pennes de la queue et des ailes, dont la couleur est noirâtre : encore la plupart sont-elles bordées extérieu- rement de bleu ; les plumes de la tête et du dessus du cou sont longues et étroites, et le fond en est brun ; le fond des plumes du dessus et du dessous du corps, de la poitrine, etc., est de deux couleurs : il est d’abord blanc à l’origine de ces plumes, puis d’un violet pourpré ; cette dernière couleur perce en quelques endroits à travers le bleu des plumes supérieures ; le bec est brun, et les pieds sont noirs.

Longueur totale, sept pouces un tiers ; bec, neuf à dix lignes ; tarse de même ; vol, treize pouces un tiers ; queue, trois pouces environ, composée de douze pennes : dépasse les ailes d’un pouce.

LE PACAPAC OU POMPADOUR (a)

Tout le plumage de ce bel oiseau (*) est d’un pourpre éclatant et lustré, à l’exception des pennes des ailes, qui sont blanches, terminées de brun, et des couvertures inférieures des ailes, qui sont totalement blanches : ajoutez encore que le dessous de la queue est d’un pourpre plus clair ; que le fond des plumes est blanc sur tout le corps, les pieds noirâtres, le bec gris brun, et que de chaque côté de sa base sort un petit trait blanchâtre qui, passant au-dessous des yeux, forme et dessine le contour de la physionomie.

Cet oiseau a les grandes couvertures des ailes singulièrement conformées ; elles sont longues, étroites, raides, pointues et faisant la gouttière : leurs barbes sont détachées les unes des autres ; leur côte est blanche et n’a point de barbes à son extrémité, ce qui a quelque rapport avec ces appendices qui terminent les pennes moyennes de l’aile du jaseur, et ne sont autre chose qu’un prolongement du bout de la côte au delà des barbes. Ce trait de con- formité n’est pas le seul qui soit entre ces deux espèces ; elles se ressem- blent encore par la forme du bec, par la taille, par les dimensions relatives

(a) « Cotinga splendidè purpurea ; remigibus albis, septem primoribus apice fuscis ; rec- tricibus lateralibus interiùs roseis ; tectricibus alarum majoribus longissimis, rigidis, carina- tis... » Cotinga purpurea, cotinga pourpre. Brisson, t. II, p. 347. — Le pompadour, espèce de manakin. Edwards, pl. 341. — Les naturels de la Guyane lui donnent le nom de paca- paca. — « Ampelis purpurea, tectricibus alarum proximis ensiformibus, elongatis, carinatis, rigidis. Pompadora... Turdus puniceus de Pallas (adumbr. 99). » Linnæus, Syst. nat., éd. XIII, p. 298, sp. 2.

(*) Ampelis Pompadora L.