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LE COTINGA A PLUMES SOYEUSES. 333

La gorge et une partie du cou sont recouvertes par une espèce de plaque d’un pourpre violet très éclatant, cette plaque est sujette à varier de gran- deur et à s’étendre plus ou moins dans les différents individus. Les couver- tures des ailes, leurs pennes et celles de la queue sont presque toutes noires, bordées ou terminées d’un bleu d’aigue-marine ; le bec et les pieds sont noirs.

Cet oiseau se trouve à Cayenne ; il est de la grosseur du mauvis, et mo- delé sur les mêmes proportions que le précédent, excepté que ses ailes, dans leur repos, ne vont qu’à la moitié de la queue, qu’il a un peu plus longue.

LA TERSINE (a)

M. Linnæus est le premier et même le seul, jusqu’à présent, qui ait décrit cet oiseau (*) : il a la tête, le haut du dos, les pennes des ailes et de la queue noirs ; la gorge, la poitrine, le bas du dos, le bord extérieur des pennes des ailes, d’un bleu clair ; une bande transversale de cette dernière couleur sur les couvertures supérieures de ces mêmes pennes ; le ventre blanc-jau- nâtre, et les flancs d’une teinte plus foncée. M. Linnæus ne dit point de quel pays est cet oiseau, mais il est plus que probable qu’il est d’Amérique ainsi que les autres cotingas ; je serais même fort tenté de le regarder comme une variété du quereiva, attendu que le bleu et le noir sont les couleurs dominantes de la partie supérieure du corps, et que celles de la partie infé- rieure sont des couleurs affaiblies, comme elles ont coutume de l’être dans les femelles, les jeunes, etc. ; mais pour décider cette question, il faudrait avoir vu l’oiseau.

LE COTINGA A PLUMES SOYEUSES ((b)

Presque toutes les plumes du dessus et du dessous du corps, et même les couvertures des ailes et de la queue sont effilées, décomposées dans cet oi- seau (**), et ressemblent plus à des poils soyeux qu’à de véritables plumes,

(a) « Ampelis nitida cærulea, dorso nigro, abdomine albo-flavescente. Tersa. » Linnæus, Syst., nat., édit. XIII, p. 298.

(b) « Cotinga splendidè cærulea, cæruleo-beryllino varians ; gutture saturatè violaceo ; remigibus fusconigricantibus, interiùs albis, oris exterioribus cæruleis ; rectrice extimâ penitùs fusconigricante... » Cotinga Maynanensis, cotinga des Maynas. Brisson, tome II, p. 341. — Ampelis nitida, cærulea, gulâ violaceâ. Maynana.» Linnæus, Syst. nat., édit. XIII, p. 298, sp. 5. — Grive ou cotinga des Maynas. Salerne, p. 174.

(*) Ampelis Tersa L.

(**) Ampelis Maynana L.