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332 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

Toutes les pennes de la queue et des ailes sont noires, mais celles de la queue et les moyennes des ailes ont le côté extérieur bordé de bleu.

L’individu que j’ai observé venait du Brésil ; sa longueur totale était de huit pouces ; bec, dix lignes ; vol, treize pouces ; queue, deux pouces deux tiers, composée de douze pennes, dépassait les ailes de dix-huit lignes. L’in- dividu décrit par M. Brisson avait toutes ses dimensions un peu plus fortes, et il était de la grosseur d’une grive.

La femelle n’a ni l’une ni l’autre ceinture, ni les marques de feu sur le ventre et la poitrine (a) : pour tout le reste elle ressemble au mâle ; l’un et l’autre ont le bec et les pieds noirs, et dans tous deux le fond des plumes bleues est noirâtre ; celui des plumes couleur de pourpre est blanc, et le tarse est garni par derrière d’une sorte de duvet.

LE QUEREIVA (b)

Si l’on voulait avoir égard à la couleur dont chaque plume est teinte dans toute son étendue, il est certain que la couleur dominante du quereiva (*) serait le noir, car la plus grande partie de chaque plume, à compter depuis son origine, est noire ; mais comme en fait de plumage il s’agit de ce qui se voit et non de ce qui est caché, et qu’en cette occasion l’apparent est le réel, on peut et on doit dire que la couleur dominante de cet oiseau est un bleu d’aigue-marine, parce que cette couleur qui termine les plumes de presque tout le corps est celle qui parait le plus lorsque ces plumes sont couchées les unes sur les autres ; à la vérité, le noir perce en quelques endroits sur la partie supérieure du corps, mais il n’y forme que de petites mouchetures, et il ne perce point du tout à travers le bleu qui règne sous le corps : on voit seu- lement dans quelques individus, près du croupion et des jambes, quelques petites plumes qui sont en partie noires, et en partie d’un rouge pourpré (c).

(a) « A Cayenne, il y en a deux autres (grives au cordon bleu), dit M. Salerne, qui res- semblent à celle-ci parfaitement, à cette différence que l’une n’a pas ces taches, et que l’autre n’a pas ce cordon bleu. » Hist. nat. des oiseaux, p. 174.

(b) J’ai conservé à cet oiseau le nom qu’on lui donne dans son pays natal, suivant de Laët qui se récrie sur la singulière beauté de son plumage. Nov. Orb., p. 537. — « Ococolin, species pici. » Seba, t. II, p. 102. M. Wosmaër soupçonne que cet ococolin pourrait être la femelle du quereiva. — « Lanius ococolin Sebæ. » Klein, Ordo. Av., p. 54, n° 6. — « Cotinga supernè nigra, apicibus pennarum cæruleo-beryllinis, infernè cæruleo-berrylina ;

gutture et collo inferiore purpureo-violaceis ; remigibus rectricibusque nigris, oris exterio- ribus cæruleo-beryllinis, rectrice extimâ penitùs nigrâ... » Cotinga Cayanensis, cotinga de Cayenne. Syst. nat., édit. XIII, p. 298, sp. 6. — Il est remarquable que de quatre nomencla- teurs qui ont parlé de cet oiseau, il n’y en a pas deux qui l’aient rapporté au même genre : Seba en fait un pic ; Klein un écorcheur ; Linnæus un jaseur ; M. Brisson un cotinga.

(c) Tel était l’individu observé par M. Wosmaër.

(*) Ampelis cayana L.