326 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.
cription. Nous observerons seulement qu’on ne doit pas le regarder comme un vrai manakin, car il en diffère par sa queue, qui est beaucoup plus longue et étagée ; il en diffère encore par son bec, qui est considérablement plus long ; mais comme il ressemble aux manakins par la conformation des doigts et par la figure du bec, on doit le mettre à la suite de ce genre.
Cet oiseau cendré se trouve à la Guiane, où il est assez rare, et il a été apporté pour le Cabinet du Roi par M. de Manoncour.
LE MANIKOR
Nous avons donné à cet oiseau (*) le nom de manikor, par contraction de manakin orangé, croyant d’abord que c’était une espèce de manakin ; mais nous avons reconnu depuis que nous nous étions trompés : c’est une espèce nouvelle qui a été apportée de la Nouvelle-Guinée au Cabinet par M. Son- nerat, et qui diffère des manakins par les deux pennes du milieu de la queue, qui sont plus courtes que les pennes latérales, et par le défaut de l’échan- crure qui se trouve dans la mandibule supérieure du bec de tous les mana- kins : en sorte qu’on doit l’exclure de ce genre, d’autant qu’il n’est pas vraisemblable que les manakins, qui tous sont d’Amérique, se trouvent à la Nouvelle-Guinée.
Le manikor a tout le dessus du corps noir avec des reflets verdâtre, le dessous du corps d’un blanc sale ; il porte sur la poitrine une tache orangée de figure oblongue qui s’étend jusqu’auprès du ventre ; son bec et ses pieds sont noirs, mais M. Sonnerat ne nous a rien appris sur ses habitudes natu- relles.
LE COQ DE ROCHE (a)
Cet oiseau (**), quoique d’une couleur uniforme, est l’un des plus beaux de l’Amérique méridionale, parce que cette couleur est très belle et que son
(a) « Gallus ferus, saxatilis, croceus e plumis constructam gerens... » Barrère, France équinoxiale, p. 132. — « Upupa Americana, crocea, saxatilis. » Ibid. Ornithol., clas. iii, gen. 21, sp. 2. — « Upupa crocea. » Linnæus, Syst. nat., édit. X, gen. 45, sp. 2. — « Ru- picola pipra, cristâ erectâ margine purpureo, corpore croceo, tectricibus rectricum trun- catis. » Ibid. Syst. nat., édit. XII. Holl., 1766, p. 338. — « Rupicola aurantia ; corolla tænia purpureâ præcincta ; rectricibus decem intermediis primâ medietate aurantiis, exte-
(*) D’après Temminck, le Manikor de Buffon n’est pas un Manakin, mais un Gobe-mou- ches, le Muscicapa papuensis.
(**) Pipra rupicola Gmel.
