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ESPÈCES VOISINES DU MANAKIN. 325

jugé que cet oiseau était un manakin (*) : cependant la seule forme du bec suffit pour démontrer le contraire ; et d’ailleurs, puisqu’il est de la figure du moineau, il n’est pas de celle des manakins. Il paraît donc bien certain que cet oiseau, dont le nom est encore de la langue du Mexique, est très éloigné du genre des manakins. Nous invitons les voyageurs curieux des productions de la nature à nous donner quelques renseignements sur ces quatre espèces d’oiseaux, que nous ne pouvons, jusqu’à présent, rapporter à aucun genre connu, mais qu’en même temps nous nous croyons fondés à exclure de celui des manakins.

ESPÈCES VOISINES DU MANAKIN

LE PLUMET BLANC (a).

Cette espèce (**) est nouvelle et se trouve à la Guiane, où néanmoins elle est assez rare. M. de Manoncour nous a rapporté l’individu qui est au Cabinet, et dont la planche enluminée représente très bien la forme et les couleurs. Cet oiseau est remarquable par sa très longue huppe blanche, composée de plumes d’un pouce de longueur, et qu’il relève à volonté. Il diffère des manakins d’abord par la grandeur, ayant six pouces de longueur, tandis que les plus grands manakins n’ont que quatre pouces et demi ; il en diffère encore par la forme et la grandeur de la queue, qui est longue et étagée, au lieu que celle des manakins est courte et coupée carrément ; son bec est aussi beaucoup plus long à proportion et plus crochu que celui des mana- kins, et il n’y a guère que par la disposition des doigts qu’il leur ressemble ; si même il n’avait pas cette disposition dans les doigts, il serait du genre des fourmilliers : nous pouvons donc le regarder comme formant la nuance entre l’un et l’autre de ces genres, et nous n’avons rien à dire au sujet de ses habitudes naturelles.

l’oiseau cendré de la guiane (a).

Cette espèce (***) est nouvelle et la planche enluminée représente l’oiseau assez exactement pour que nous puissions nous dispenser d’en faire la des-

(a) Voyez les planches enluminées, n° 707, fig. 1, sous le nom de manicup de Cayenne, nom que l’on avait donné à cet oiseau par contraction de manakin huppé, parce qu’on ima- ginait que c’était en effet un manakin ; mais, mieux observé, il s’est trouvé qu’il n’est pas de ce genre quoiqu’il en soit très voisin.

(*) Pipra grisea Gmel.

(**) D’après Cuvier, le Plumet blanc. (Pipra albifrons Gmel.) « est une pie-grièche qui n’a de commun avec les Pipras qu’une réunion des deux doigts externes prolongée un peu plus qu’à l’ordinaire. »

(***) Pipra atricapilla Gmel.