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324 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

Un troisième oiseau, que nos nomenclateurs ont appelé manakin (a), est celui que Seba indique sous le nom de

Picicitli ou oiseau du Brésil très petit et huppé.

« Il a, dit cet auteur, le corps et les ailes d’un pourpre qui est par-ci par-là plus ou moins haut ; la crête est d’un jaune des plus beaux et forme comme un petit faisceau de plumes ; son bec pointu et sa queue sont rouges ; en un mot, ce petit oiseau est tout à fait joli, de quelque côté qu’on le voie (b). » M. Brisson, d’après une description aussi mal faite, a néanmoins jugé que cet oiseau devait être un manakin (*), quoique Seba dise qu’il a le bec pointu ; et il y ajoute des dimensions et d’autres détails sans dire d’où il les a tirés, car la figure donnée par Seba ne présente rien d’exact ; d’ailleurs cet auteur s’est encore trompé en disant que cet oiseau est du Brésil, car son nom picicitli est mexicain, et Fernandez a indiqué par ce même nom un autre oiseau qui est vraiment du Mexique, et duquel il fait mention dans les termes suivants :

« Tetzcoquensis etiam avis Picicitli, parvula totaque cinereo corpore, si caput excipias et collum quæ atra sunt, sed candente maculâ oculos (qui magni sunt) ambiente, cujus acumen in pectus usque procedit ; apparent post imbres, educatæque domi brevi moriuntur : carent cantu, bonum præstant alimentum ; sed nesciunt Indi referre ubi producant sobolem (c). » En comparant ces deux descriptions, il est aisé de voir que l’oiseau donné par Seba n’a d’autres rapports que le nom avec celui de Fernandez, et que c’est fort mal à propos que ce premier auteur a été chercher ce nom pour l’appliquer à un oiseau du Brésil, fort différent du vrai picicitli du Mexique.

Il en est encore de même d’un quatrième oiseau indiqué par Seba (d) sous le nom de

Coquantototl ou petit oiseau huppé, de la figure du moineau.

« Il a, dit cet auteur, le bec jaune, court, recourbé et se jetant en arrière. On observe au-dessus des yeux une tache jaune ; son estomac et son ventre tirent sur un jaune blafard ; ses ailes sont de la même couleur et mélangées de quelques plumes grêles-incarnates, tandis que les maîtresses plumes sont cendrées-grises ; le reste du corps est gris : il porte sur le derrière de la tête une petite crête. » Sur cette indication, M. Brisson (e) a encore

(a) Brisson, Ornithol., t. IV, p. 462.

(b) Seba, t. Ier p. 95, et pl. 59.

(c) Fernandez, Hist. novæ Hisp., p. 53, cap. cc.

(d) Seba, vol. II, p. 74 ; et pl. 70, fig. 7.

(e) Ornithologie, t. IV, p. 463.

(*) Pipra cristata Gmel.