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LE MANAKIN A GORGE BLANCHE. 321

quatre pouces et demi, quatre pouces trois quarts, etc. D’ailleurs tous trois sont de la même forme de corps, et se ressemblent même par les couleurs, à l’exception de celles de la tête, qui, dans le premier, est d’un beau jaune, dans le second d’un rouge vif, et dans le troisième d’un beau bleu ; on ne trouve aucune différence sensible dans tout le reste de leur plumage, qui est en tout et partout d’un beau noir luisant ; tous trois ont aussi les plumes qui couvrent les jambes d’un jaune pâle avec une tache oblongue d’un rouge vif sur la face extérieure de ces plumes. Seulement le premier de ces manakins a le bec blanchâtre et les pieds noirs ; le second le bec noir et les pieds cendrés ; et le troisième le bec gris brun et les pieds rougeâtres ; mais ces légères différences ne nous ont pas paru des caractères assez tranchés pour faire trois espèces distinctes, et il se pourrait même que de ces trois oiseaux l’un fût la femelle d’un autre. Cependant M. Mauduit, auquel j’ai commu- niqué cet article, m’a assuré qu’il n’avait jamais vu au manakin à tête blanche les plumes rouges qui recouvrent le genou dans le manakin à tête d’or : si cette différence était constante, on pourrait croire que ces deux manakins forment deux espèces différentes ; mais M. de Manoncour nous a assuré qu’il avait vu des manakins à tête blanche avec ces plumes rouges aux genoux, et il y a quelque apparence que les individus observés par M. Mauduit étaient défectueux.

Ces manakins se trouvent dans les mêmes endroits, et sont assez communs à la Guiane. Il paraît même que l’espèce en est répandue dans plusieurs autres climats chauds, comme au Brésil et au Mexique. Néanmoins l’on ne nous a rien appris de particulier sur leurs habitudes naturelles. Nous pou- vons seulement assurer qu’ils se tiennent comme tous les autres manakins constamment dans les bois, et qu’ils ont le gazouillement qui leur est com- mun à tous, à l’exception de celui que nous avons appelé le casse-noisette, lequel n’a d’autre voix ou plutôt d’autre cri que celui d’une noisette qu’on casse en la serrant.

LE MANAKIN A GORGE BLANCHE (a)

VARIÉTÉ.

Une troisième variété dans cette même espèce (*) est le manakin à gorge blanche qui ne diffère des précédents que par la couleur de la tête, laquelle est d’un noir luisant, comme tout le reste du plumage, à l’exception d’une

(a) « Manacus nigro-chalybeus ; gutture et collo inferiore candidis ; remigibus decem pri- moribus interiùs plùs minùs albis ; rectricibus nigris, exteriùs nigro-chalybeo marginatis... » Manacus gutture albo. Brisson, Ornithol., t. IV, p. 444, pl. 36, fig. 1.

(*) C’est probablement une espèce différente, le Pipra gutturalis L.