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314 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

reste du corps ; on voit une bande bien marquée d’un beau bleu céleste derrière la tête, à la naissance du cou : ce bleu est beaucoup plus vif et plus marqué qu’il n’est représenté dans la planche. La queue de ce coliou se rétrécit de la base à la pointe ; le bec n’est pas entièrement noir ; la mandibule supérieure est blanche depuis la base jusqu’aux deux tiers de sa longueur ; le bout de cette mandibule est noir : ces différences, quoique assez grandes, ne le sont cependant pas assez pour prononcer si ce coliou huppé du Sénégal est une espèce différente ou une simple variété de celui du cap de Bonne-Espérance.

3° Une troisième espèce ou variété encore un peu plus grande que la pré- cédente est le coliou rayé (*), que nous avons vu dans le Cabinet de M. Mau- duit. Il a treize pouces de longueur, y compris les longues plumes de la queue, lesquelles ont elles seules huit pouces et demi, et dépassent les ailes de sept pouces et demi ; le bec a neuf lignes : il est noir en dessus et blan- châtre en dessous.

On l’appelle coliou rayé parce que tout le dessous de son corps est rayé, d’abord, sous la gorge, de bandes brunes sur un fond gris roussâtre, et, sous le ventre, de bandes également brunes sur un fond roux ; le dessus du corps n’est point rayé : il est d’un gris terne légèrement varié de couleur de lilas, qui devient plus rougeâtre sur le croupion et la queue, laquelle est verte, et tout à fait semblable à celle des autres colious.

M. Mauduit, auquel nous devons la connaissance de cet oiseau, croit qu’il est natif des contrées voisines du cap de Bonne-Espérance, parce qu’il lui a été apporté du Cap avec plusieurs autres oiseaux que nous connaissons et que nous savons appartenir à cette partie de l’Afrique.

4° Le coliou de l’île Panay (**). Nous tirons du Voyage de M. Sonnerat la notice que nous allons donner de cet oiseau :

« Il est, dit ce voyageur, de la taille du gros-bec d’Europe ; la tête, le cou, le dos, les ailes et la queue sont d’un gris cendré, avec une teinte jaune ; la poitrine est de la même couleur, traversée de raies noires ; le bas du ventre et le dessus de la queue sont roussâtres ; les ailes s’étendent un peu au delà de l’origine de la queue, qui est extrêmement longue, com- posée de douze plumes d’inégale longueur : les deux premières sont très courtes ; les deux suivantes de chaque côté sont plus longues, et ainsi de paires en paires jusqu’aux deux dernières plumes qui excèdent toutes les autres ; la quatrième et la cinquième paires diffèrent peu de longueur entre elles ; le bec est noir, les pieds sont de couleur de chair pâle ; les plumes qui couvrent la tête sont étroites et assez longues, et elles forment une huppe que l’oiseau baisse ou élève à volonté (a). »

(a) Voyage à la Nouvelle-Guinée, p. 116 et 117, pl. 74.

(*) Colius striatus Gmel.

(**) Colius panayensis Gmel.