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LE COLIOU. 313

d’eau, tels que les canards et les hérons, ont souvent de longues queues ou des ornements composés de plumes, des aigrettes et des plumes flottantes sur le croupion : ce sont là tous les oiseaux des zones froides et tempérées auxquels on voit des ornements de plumes ; dans la zone torride au contraire, et surtout dans l’ancien continent, le plus grand nombre des oiseaux ont de ces ornements ; on peut citer, avec les colious, tous les oiseaux de Paradis, toutes les veuves, les kacatoès, les pigeons couronnés, les huppes, les paons, qui sont originaires des climats chauds de l’Asie, etc.

Les colious appartiennent à l’ancien continent, et se trouvent dans les contrées les plus chaudes de l’Asie et de l’Afrique, mais jamais on n’en a trouvé en Amérique, non plus qu’en Europe.

Nous en connaissons assez imparfaitement quatre espèces ou variétés dont nous ne pouvons donner ici que les descriptions, car nous ne savons rien de leurs habitudes naturelles.

1° Le coliou du cap de Bonne-Espérance (a) (*), que nous avons décrit d’après un individu qui est au Cabinet du Roi, et qui est représenté dans la planche enluminée n° 282, fig. 1. Nous ne savons si c’est le mâle ou si c’est la femelle ; il a tout le corps d’une couleur cendrée pure sur le dos et le croupion, et mêlée sur la tête, la gorge et le cou, d’une légère teinte de lilas, plus foncé sur la poitrine ; le ventre est d’un blanc sale ; les pennes de la queue sont cendrées, mais les deux latérales de chaque côté sont bordées extérieurement de blanc, les deux pennes intermédiaires sont longues de six pouces neuf lignes ; celles des côtés vont toutes en diminuant de longueur par degré, et la plus extérieure de chaque côté n’a plus que dix lignes de long ; les pieds sont gris et les ongles noirâtres ; le bec est gris à sa base et noirâtre à son extrémité : ce coliou a dix pouces trois lignes, y compris les longues plumes de la queue : ainsi le corps de l’oiseau n’a réellement que trois pouces et demi de grandeur ; il se trouve au cap de Bonne-Espérance.

2° Le coliou, huppé du Sénégal (b) (**), que nous avons fait représenter planche enluminée, n° 282, fig. 2, ressemble beaucoup au précédent, et l’on pourrait le regarder comme une variété de cette espèce, quoiqu’il en diffère par la grandeur, car il a deux pouces de longueur de plus que le coliou du Cap ; il a de plus une espèce de huppe formée par des plumes plus longues sur le sommet de la tête, et cette huppe est du même ton de couleur que le

(a) « Colius aupernè cinereus, infernè sordidè albus ; pectore dilutè vinaceo ; rectricibus caudæ superioribus castaneo-purpureis ; remigibus interiùs fuscis ; rectricibus cinereis, duabus utrimque extimis albis... » Colins capitis Bonæ-Spei. Brisson, Ornithol., t. III, p. 304.

(b) « Colius cristatus, griseus, dorso saturatiore ; occipitio beryllino ; remigibus exteriùs griseo-fuscis, interiùs rufis, oris exterioribus griseis ; rectricibus griseis, ad cæruleum ver- gentibus, scapis fuscis... » Colius Senegalensis cristatus. Ibid., p. 306.

(*) Colius capensis Gmel.

(**) Colius senegalensis Gmel.