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LE COLIOU. 311

blanc ; la poitrine d’un brun jaunâtre, semé de taches noires un peu lon- guettes ; le ventre et les couvertures inférieures de la queue blancs ; le dos, les scapulaires, et tout le dessus du corps comme la poitrine ; deux taches blanches sur chaque aile ; les pennes des ailes d’un brun clair et jaunâtre ; celles de la queue, d’un brun sombre dessus, mais blanches dessous ; l’iris jaune et le bec noir.

L’hambouvreux est un peu plus grand que notre moineau franc : il se trouve aux environs de la ville de Hambourg.

Longueur totale, cinq pouces trois quarts ; bec, six lignes ; queue, vingt-une lignes, un peu étagée ; elle dépasse les ailes de presque toute sa longueur.

LE COLIOU

Il nous paraît que le genre (*) de cet oiseau doit être placé entre celui des veuves et celui des bouvreuils ; il tient au premier par les deux longues plumes qu’il porte comme les veuves au milieu de la queue ; et il s’approche du second par la forme du bec, qui serait précisément la même que celle du bouvreuil s’il était convexe en dessous comme en dessus ; mais il est aplati dans la partie inférieure, et du reste tout semblable à celui du bouvreuil, étant également un peu crochu et proportionnellement de la même longueur. D’autre côté, nous devons observer que la queue du coliou diffère de celle des veuves en ce qu’elle est composée de plumes étagées, dont les deux dernières ou celles qui recouvrent et excèdent les autres ne les surpassent que de trois ou quatre pouces ; au lieu que les veuves ont une queue pro- prement dite, et des appendices à cette queue. J’entends par la queue pro- prement dite un amas de plumes attachées au croupion et d’égale longueur ; mais outre cette queue qu’ont toutes les veuves, les unes, comme la veuve commune et la veuve dominicaine, ont deux plumes, les autres en ont quatre, comme la veuve à quatre brins, et les autres, enfin, ont six ou huit plumes, comme les veuves du cap de Bonne-Espérance ; toutes ces plumes excèdent celles de la queue proprement dite ; et cet excédent, dans certaines espèces, n’est que de la longueur de la queue proprement dite, et dans les autres cet excédent est du double et du triple de cette longueur. Les colious n’ont point cette queue proprement dite, car leur queue n’est composée que de plumes étagées. On doit encore observer que dans les veuves, les plumes qui excèdent les autres plumes ont des barbes assez longues et égales des deux côtés, que ces barbes vont insensiblement en diminuant de longueur de la base à la pointe de la plume, excepté dans la veuve dominicaine et la veuve à quatre brins : dans la première, les plumes excédantes n’ont que

(*) Les Colious (Colius L.) sont des Passereaux.