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OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT AU BOUVREUIL. 307

Quiconque aura jeté un regard de comparaison sur ces oiseaux, admettra sans hésiter l’une de ces deux suppositions plutôt que de les rapporter à deux espèces différentes.

Longueur totale, quatre pouces un tiers ; bec, quatre lignes ; vol. sept pouces et demi ; queue, vingt et une lignes, composée de douze pennes : dépasse les ailes d’environ un pouce.

IV. — LE BEC-ROND A VENTRE ROUX (a).

L’Amérique a ses bouvreuils, et j’en ai fait connaître une espèce d’après M. de Sonnini ; elle a aussi ses becs-ronds, qui ont à la vérité du rapport avec les bouvreuils, mais qui en diffèrent assez pour qu’on doive les désigner par une autre dénomination. Leur bec est beaucoup moins crochu et plus arrondi, d’où le nom de bec-rond leur a été donné.

Celui dont il s’agit dans cet article (*) demeure apparié toute l’année avec sa femelle ; ils sont très vifs et peu farouches, ils vivent autour des lieux habités, dans les terrains qui étaient auparavant en culture, et qui ont été abandonnés depuis peu. Ils se nourrissent de fruits et de graines, et font entendre, en sautillant, un cri assez semblable à celui du moineau, mais plus aigu. Ils font avec une certaine herbe rougeâtre un petit nid rond de deux pouces de diamètre intérieur, et le posent sur les mêmes arbustes où ils trouvent leur nourriture ; la femelle y pond trois ou quatre œufs.

Cet oiseau a le dessus de la tête, du cou et du dos d’un gris brun ; les couvertures des ailes, leurs pennes et celles de la queue de la même couleur à peu près, bordées de blanc ou de marron clair : la gorge, le devant du cou, le dessous du corps, les couvertures inférieures de la queue et le croupion, d’un marron foncé ; le bec et les pieds bruns.

Dans quelques individus, la gorge est du même gris brun que le dessus de la tête.

V. — LE BEC-ROND OU BOUVREUIL BLEU D’AMÉRIQUE (b).

M. Brisson fait mention de deux bouvreuils bleus d’Amérique, dont il fait deux espèces séparées ; mais comme ils sont tous deux d’Amérique, tous

peu plus de blanc ; peut-être était-ce un vieux. M. de Sonnini m’a assuré avoir vu à la Guyane un bec-rond, lequel, à la frisure près, ressemblait exactement au bouvreuil à plumes frisées du Brésil. Il résulte de tout cela une assez forte probabilité que l’Amérique méri- dionale est la vraie patrie du bouveron.

(a) Je dois avertir que ce bec-rond a du rapport avec le brunor ci-dessus (p. 237), qui est le petit pinson rouge de M. Brisson ; mais en y regardant de près, on trouve que ni les teintes, ni la distribution des couleurs, ni les proportions des ailes, ni la forme et la couleur du bec, ne sont absolument les mêmes.

(b) « Pyrrhula saturatè cærulea ; basi rostri nigro circumdata ; tæniâ in alis transversâ rubrâ ; remigibus rectricibusque fuscis, aliquâ viriditate mixtis (Mas). » — « Pyrrhula saturatè-

(*) Loxia minuta Gmel.