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VARIÉTÉS DU BOUVREUIL. 303

Voici les dimensions intérieures d’une femelle que j’ai disséquée. Tube intestinal, dix-huit pouces ; vestiges de cæcum ; œsophage, deux pouces et demi, dilaté en forme de poche dans sa partie contiguë au gésier ; cette poche distinguée de l’œsophage par un rebord saillant ; le gésier musculeux conte- nant beaucoup de petites pierres, et même deux ou trois petites graines jaunes bien entières, quoique cet oiseau fût resté deux jours et demi dans une cage sans rien manger ; grappe de l’ovaire d’un volume médiocre, garnie de petits œufs presque tous égaux entre eux ; oviductus développé, trois pouces et plus ; la trachée formait une espèce de nœud assez gros à l’endroit de sa bifurcation.

VARIÉTÉS DU BOUVREUIL

Roger Sibbald n’a écrit qu’une seule ligne sur le bouvreuil, et dans cette ligne il dit qu’il y en a diverses espèces en Écosse (a), sans en indiquer d’autre que l’espèce commune. Il est probable que ces espèces dont il parle ne sont autre chose que les variétés dont nous allons bientôt faire mention.

Frisch nous dit que l’on distingue des bouvreuils de trois grandeurs dif- férentes (b) ; M. le marquis de Piolenc en connaît de deux grandeurs (c) ; enfin, d’autres prétendent qu’ils sont plus petits en Nivernois qu’en Picardie. M. Lottinger assure que le bouvreuil de montagne est plus grand que celui de la plaine ; et cela explique assez naturellement l’origine de ces variétés de grandeur, qui dépendent en effet, du moins à plusieurs égards, de la dif- férence de l’habitation, mais dont les limites ne sont point assez connues, et les caractères, c’est-à-dire les mesures relatives aux circonstances locales, ne sont point assez déterminées pour que l’on puisse traiter de chacune dans un article séparé : je me contenterai donc d’indiquer ici les seules variétés de plumage.

I. — LE BOUVREUIL BLANC (d).

Schwenckfeld parle d’un bouvreuil blanc que l’on avait pris aux environs du village de Frischbach, en Silésie, et qui avait seulement quelques plumes noires sur le dos. Ce fait a été confirmé par M. de l’Isle. « Il y a dans ce canton de Beresow, en Sibérie, dit cet habile astronome, des pivoines ou bouvreuils blancs, dont le dos est un peu noirâtre, et grisonne vers l’été :

(a) Atlas Scoticus, part. ii, lib. iii, cap. iv.

(b) A l’endroit cité.

(c) Le plus petit, ajoute M. de Piolenc, est de la taille du pinson : il a le corps plus allongé ; la poitrine d’un rouge plus vif, et parait plus sauvage que le bouvreuil ordinaire.

(d) Pyrrhula candida ; en allemand, weisser dom-pfaffe, gimbel. Schwenckfeld, Av. Siles., p. 263. Brisson, t. III, p. 313.