Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/309

Cette page n’a pas encore été corrigée

OISEAUX ÉTRANGERS QUI ONT RAPPORT AUX BRUANTS. 291

OISEAUX ÉTRANGERS

QUI ONT RAPPORT AUX BRUANTS

I. — LE GUIRNEGAT (a).

Si ce bruant (*) n’était point de l’Amérique méridionale, et que son cri ne fût point différent de celui de notre bruant, je ne l’aurais donné que comme une variété de celui-ci : il est même en quelque sorte plus bruant que le nôtre (b), car il a plus de jaune que le nôtre n’en a communément (c), et je ne doute pas que ces deux races ne se croisassent avec succès, et qu’il ne résultât de leur mélange des individus féconds et perfectionnés.

Le jaune règne sans mélange sur la tête, le cou et tout le dessous du corps, et cette même couleur borde presque toutes les couvertures supé- rieures et les pennes de la queue et des ailes, qui sont brunes. Sur le dos elle est mêlée de brun et de vert ; le bec et les yeux sont noirs, et les pieds bruns.

Cet oiseau se trouve au Brésil, et selon toute apparence il en est originaire, puisqu’il a été nommé par les naturels du pays. Marcgrave fait l’éloge de son ramage, et le compare à celui du pinson.

La femelle est fort différente du mâle, puisque, suivant le même auteur, elle a le plumage et le cri du moineau.

II. — LA THÉRÈSE JAUNE (d).

Comme je ne connais que le portrait de cet oiseau (**) du Mexique et son cadavre, je ne puis en dire autre chose, sinon que par le plumage il approche beaucoup de notre bruant commun : il a presque toute la tête, la gorge et les côtés du cou d’un jaune orangé, la poitrine et le dessous du corps mou- chetés de brun sur un fond blanc sale, le derrière de la tête et du cou et

(a) Guiranheemgata Tupinambis. Marcgrave, Hist avi. Brasil., cap. xi, p. 211 ; c’est d’après ce nom imposé par les Sauvages Topinamboux, que j’ai formé celui de guirnegat. — Passer Brasiliensis. Willughby, p. 186. — Ray, Synopsis, p. 89. — Johnston, p. 144, — C’est le moineau-paille de M. Mauduit ; et les noms de cia pagliarina, seu pagliariccia, de gold-hammer, de bruant jaune, bruant doré, etc., lui conviennent parfaitement.

(b) Notre bruant s’appelle luteola, aureola ; gold-hammer, bruant jaune, bruant doré, cia pagliarina ; le jaune semble faire partie de son essence, du moins de son essence de conven- tion.

(c) On trouve quelques individus, dans l’espèce de notre bruant, qui ont la tête, le cou et le dessous du corps presque entièrement jaunes, mais cela est rare.

(d) C’est une espèce nouvelle, et qui n’a encore été ni décrite ni représentée.

(*) Emberiza brasiliensis L.

(**) Emberiza mexicana Gmel.