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288 ŒUVRES COMPLÈTES DE BUFFON.

blanc ; le tour des yeux est blanc roussâtre ; les côtés de la tête et du cou sont gris ; la gorge est de cette dernière couleur pointillée de noirâtre, et bordée de chaque côté et par le bas d’une ligne presque noire qui forme une espèce de cadre irrégulier à la plaque grise des côtés de la tête ; tout le dessous du corps est d’un roux plus ou moins clair, mais pointillé ou varié de noirâtre sur la gorge, la poitrine et les flancs ; le bec et les pieds sont gris.

Longueur totale, six pouces un quart ; bec, cinq à six lignes ; vol, neuf à dix pouces ; queue, deux pouces un tiers ; un peu fourchue, composée de douze pennes ; elle dépasse les ailes de seize lignes.

LE PROYER (a)

C’est un oiseau de passage et que l’on voit arriver de bonne heure au printemps. Je suis surpris qu’on ne l’ait pas appelé bruant des prés (*), car il ne s’éloigne guère des prairies dans la belle saison (b) ; il y établit son nid, ou bien dans les orges, les avoines, les minières, etc., rarement en plate terre, mais trois ou quatre pouces au-dessus du sol, dans l’herbe la plus serrée et assez forte pour porter ce nid (c). La femelle y pond quatre, cinq

(a) Le pruyer, preyer, prier, teints, d’après son cri ; d’Aristote ; peut-être le cen- chris de quelques-uns. Belon, Nature des oiseaux, p. 266. Cenchramus Bellonii. Aldro- vande, Ornithol., p, 177 : il n’est point de l’avis de Belon. — Emberiza ; Italis, slrillozzo (quia stridet ; le bas peuple à Rome employant le mot strillare pour stridere) ; selon quel- ques-uns, Zivolo montanino. Olina, Uccelleria, p. 44. — Emberiza alba ; cursa, ameringa Alberti ; Italis, cia montanina. Gessner, p. 654. — Passer Sylvestris magnus ; fortè Bun- tinga Anglorum, et gerst-hammer Germanorum, ibid., p. 650. — Emberiza alba ; avis merulæ congener ; hordeola. Charleton, Exercit., p. 87, n° 14. — Cynchramus, le prurier, ibid., p. 84, n° 16. — Emberiza alba Gessneri. Sibbalde, Atl. Scot., part. 2, lib. 3, p. 18. — Alaudæ congener ; Bononiæ, petrone ; Genuæ, petronello chiapparonte. Aldrovande, p. 849. — Emberiza alba Gessneri... Willughby, Ornithol., p. 195. — Ray, Synopsis, p. 93, n° 1. Barrère, Specim. nov., classe 3, g. x, sp. 2. — Alaudœ congener Aldrovandi ; en allemand, grauer, grosser-ammer knust ; knipper. Klein, Ordo avium, p. 91. — Hordeola ; emberiza alba, alauda alba Gessneri ; Germanis, gerstling, gerst-vogel, gerst-hammer ; ælscher gold- dammer ; veisse-emmeritz. Schwenck. Av. Siles., p. 290. — Miliaria cana ; en allemand, graue-ammer genust. Frisch., pl. 6. — Emberiza alba the bunting (mal traduit en français par traquet blanc). Albin, lib. ii, n° 1. — Fringilla grisea, nigro maculata ; en suédois, korn- laerka. Linnæus, Fauna Suecica, n° 206. — Emberiza grisea, subtùs nigro maculata, orbitis rufis ; Miliaria. Linnæus, Syst. nat., édit. XIII, g. 110, sp. 3. — En norwégien, knotter. Muller, Zoologia Danica, n° 251. — Emberiza pectore ex albo ockreo, punctis nigris macu- lato ; en autrichien, brasster. Kramer, Elenchus, p. 371. — Chic-perdrix, en Provence, selon M. Guys ; tchi-pardriz à Montélimart ; tritri en Brie ; tride à Arles, d’après son cri ; prèle à Lyon ; verdière des prés en Lorraine et ailleurs.

(b) Belon dit qu’il suit les eaux comme la bécasse.

(c) « Comme le proyer est oiseau terrestre, tout ainsi ne fait son nid en lieu haut, n’estoit en la manière des cannes, qui quelquefois le font sur un tronc en quelques saules, et par ainsi cestuy-ci le fait communément contre terre, etc. » Belon, Nat. des oiseaux, p. 267.

(*) Emberiza miliaria L.