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l’Italie inclusivement, et par conséquent peuvent s’accoutumer à des températures très différentes : c’est ce qui arrive à la plupart des oiseaux qui se familiarisent plus ou moins avec l’homme, et savent tirer parti de sa société.

Le mâle est remarquable par l’éclat des plumes jaunes qu’il a sur la tête et sur la partie inférieure du corps ; mais, sur la tête, cette couleur est variée de brun ; elle est pure sur les côtés de la tête, sous la gorge, sous le ventre et sur les couvertures du dessous des ailes, et elle est mêlée de marron clair sur tout le reste de la partie inférieure ; l’olivâtre règne sur le cou et les petites couvertures supérieures des ailes ; le noirâtre mêlé de gris et de marron clair sur les moyennes et les plus grandes, sur le dos, et même sur les quatre premières pennes de l’aile : les autres sont brunes et bordées, les grandes de jaunâtre, les moyennes de gris ; les pennes de la queue sont brunes aussi et bordées, les deux extérieures de blanc, et les dix autres de gris-blanc : enfin leurs couvertures supérieures sont d’un marron clair, terminées de gris-blanc. La femelle a moins de jaune que le mâle, et elle est plus tachetée sur le cou, la poitrine et le ventre : tous deux ont les bords du bec inférieur rentrants et reçus dans le supérieur ; les bords de celui-ci échancrés près de la pointe, la langue divisée en filets déliés par le bout ; enfin l’ongle postérieur est le plus long de tous. L’oiseau pèse cinq à six gros, il a sept pouces et demi de tube intestinal, des vestiges de cæcum, l’œsophage long de deux pouces et demi, se dilatant près du gésier ; le gésier musculeux, la vésicule du fiel très petite. Dans l’ovaire de toutes les femelles que j’ai disséquées, il s’est trouvé des œufs de grosseur inégale.

Longueur totale, six pouces un tiers ; bec, cinq lignes ; pieds, huit à neuf lignes ; doigt du milieu, presque aussi long ; vol, neuf pouces un quart ; queue, deux pouces trois quarts ; composée de douze pennes, un peu fourchue, non seulement parce que les pennes intermédiaires sont plus courtes que les latérales, mais aussi parce que les six pennes de chaque côté se tournent naturellement en dehors ; elle dépasse les ailes de vingt et une lignes.


VARIÉTÉS DU BRUANT

On peut bien s’imaginer que le jaune et les autres couleurs propres à cette espèce varient dans différents individus, dans différents climats, etc., soit pour la teinte, soit pour la distribution ; quelquefois le jaune s’étend sur toute la tête, sur le cou, etc. ; d’autres individus ont la tête d’un cendré jaunâtre ; le cou cendré tacheté de noir ; le ventre, les jambes et les pieds d’un jaune de safran ; la queue brune bordée de jaune, etc.[1].


  1. Hortulano congener. Aldrovande, p. 179. M. Brisson croit que c’est la femelle bruant ;