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presque les longs éperons, etc., mais dont ils diffèrent par la forme du bec et de la langue, et, comme on a vu, par les couleurs, l’habitude des grands voyages, leur séjour sur les montagnes glaciales, etc.[1].

On a remarqué qu’ils ne dormaient point ou que très peu la nuit, et que dès qu’ils apercevaient la lumière ils se mettaient à sautiller ; c’est peut-être la raison pourquoi ils se plaisent pendant l’été sur le sommet des hautes montagnes du Nord, où il n’y a point de nuit dans cette saison et où ils peuvent ne pas perdre un seul instant de leur perpétuelle insomnie.

Longueur totale, six pouces et demi ; bec, cinq lignes, ayant au palais un tubercule ou grain d’orge qui caractérise cette famille ; doigt postérieur, égal à celui du milieu, et il a l’ongle beaucoup plus long et moins crochu ; vol, onze pouces un quart ; queue, deux pouces deux tiers, un peu fourchue, composée de douze pennes, dépasse les ailes de dix lignes.


VARIÉTÉS DE L’ORTOLAN DE NEIGE

On juge bien, d’après ce que j’ai dit du double changement que l’ortolan de neige éprouve chaque année dans les couleurs de son plumage et de la différence qui est entre sa livrée d’été et sa livrée d’hiver ; on juge bien, dis-je, qu’il ne sera ici question d’aucune variété qui pourra appartenir, soit aux deux époques principales, soit aux époques intermédiaires, ces variétés n’étant au vrai que les variations produites par l’action du froid et du chaud dans le plumage du même individu, que les nuances successives par lesquelles chacune des deux livrées se rapproche insensiblement de l’autre.

I.L’ortolan jacobin[2].

C’est une variété de climat qui a le bec, la poitrine et le ventre blancs, les pieds gris, tout le reste noir. Cet oiseau paraît tous les hivers à la Caroline et à la Virginie, et disparaît tous les étés ; il est probable qu’il va nicher du côte du Nord.

  1. D’habiles naturalistes ont rangé l’ortolan de neige avec les alouettes ; mais M. Linnæus, frappé des grandes différences qui se trouvent entre ces deux espèces, a reporté celle-ci, avec grande raison, dans le genre des bruants. Voyez Syst. nat., treizième édition, page 308.
  2. Moineau de neige ; snow-bird. Catesby, t. Ier, pl. 36. — Passer nivalis cervice albâ (il aurait dû dire nigrâ) ; Wessnacken. Klein, Ordo avium, p. 89, no VIII. — C. Hortulanus nivalis niger ; ortolan de neige noir. Brisson, t. III, p. 289.