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L’ORTOLAN DU CAP DE BONNE-ESPÉRANCE[1]

Si l’ortolan à ventre jaune, du cap de Bonne-Espérance[NdÉ 1], efface tous les autres ortolans par la beauté de son plumage, celui-ci semble être venu du même pays tout exprès pour les faire briller par la comparaison de ses couleurs sombres, faibles ou équivoques ; il a cependant deux traits noirs, l’un sur les yeux, l’autre au-dessous, qui lui donnent une physionomie de famille ; mais le dessus de la tête et du cou est varié de gris sale et de noirâtre ; le dessus du corps de noir et de roux jaunâtre ; la gorge, la poitrine et tout le dessous du corps sont d’un gris sale ; il a les petites couvertures supérieures des ailes rousses ; les grandes et les pennes, et même les pennes de la queue noirâtres bordées de roussâtre ; le bec et les pieds noirâtres.

Longueur totale, cinq pouces trois quarts ; bec, cinq lignes ; près de neuf pouces de vol ; queue, deux pouces et demi, composée de douze pennes ; elle dépasse les ailes de quinze lignes.


L’ORTOLAN DE NEIGE[2]

Les montagnes du Spitzberg, les Alpes laponnes, les côtes du détroit d’Hudson, et peut-être des pays encore plus septentrionaux, sont le séjour favori de cet ortolan[NdÉ 2], pendant la belle saison, si toutefois il est une belle

  1. « Emberiza supernè ex nigro et rufescente varia, infernè sordidè grisea ; genis et gutture sordidè albis, tæniâ duplici nigricante in utrâque genâ ; remigibus, rectricibusque fuscis, oris exterioribus rufis… » Hortulanus capitis Bonæ-Spei, ortolan du cap de Bonne-Espérance. Brisson, t. III, p. 280.
  2. « Emberiza varia. Passer hybernus, ξανθόρυγκος μελανόλευχος ; en allemand, winterling, schnee-vogel, neuvogel, gescheckter emmerling. Avis peregrina, etc. Gessneri. Avis merulæ congener (alia) Aldrovandi. » Schwenckfeld, Av. Siles., p. 256. — « Avis ignota a D. Piperino missa. » Gessner, Aves., p. 798. Il le croit du genre des pies-grièches, quoiqu’il n’en ait pas le bec ; il juge qu’il pourrait être un métis de moineau et de pie-grièche, ou de moineau et de pie. Tout cela justifie bien le nom qu’il lui avait donné de avis ignota. — « Fringilla albicans seu ex albido flavescens. » Aldrovande, Ornithol., p. 817. C’était un jeune, car il avait le bec et les pieds couleur de chair. « Hortulanus albus, quin ipso fermé cycno candidior », p. 179. — « Fringilla sublutea et subnigra », ibid., p. 817 et 818. — « Fortasse avis merulæ congener alia », ibid., p. 625. — « Nivalis avis Olaï M. passer hibernus, hortulanus ex albo variegatus nonnullorum, Snegula Cromeri » ; en polonais, sniegula ; sniez-niczka ; emberiza varia Schwenckfeldi. Rzaczynski, Auct. Ροlοn., p. 397. — Miliaria nivis, schnee-ammer, schnee-vogel. Frisch, class. 1, div. 2, art. 3, pl. 2, no 6. — The lesser-pied mountain-finch, le petit pinson-pie des montagnes. Albin, t. III, no 71. — « Emberiza varia, passer hibernus… » Weissfleckige-ammer. Klein, Ordo avium, § 42,
  1. Emberiza capensis L. [Note de Wikisource : actuellement Emberiza capensis Linnæus, vulgairement bruant du Cap].
  2. Emberiza nivalis L. [Note de Wikisource : actuellement Plectrophenax nivalis Linnæus, vulgairement bruant ou plectrophane des neiges ; les plectrophanes sont des Calcariidés, famille sœur récemment séparée de celle des Embérizidés].