Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/279

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

lui ont donné le nom de petit-louis, aussi bien qu’au premier teité : tous deux sont très communs à la Guyane, à Surinam[1], ainsi qu’au Brésil[2] ; ils vivent comme le jacarini dans les terres défrichées qui entourent les habitations ; ils se nourrissent de même des différentes espèces de petits fruits que portent les arbrisseaux ; ils se jettent aussi en grand nombre sur les plantations de riz, et l’on est obligé de les faire garder pour les en chasser.

On peut les élever en cage où ils se plaisent, pourvu qu’on les mette cinq ou six ensemble ; ils ont le sifflet du bouvreuil, et on les nourrit des plantes que l’on nomme, au Brésil, paco et mamao[3].


LE TANGARA NÈGRE[4]

Sixième petite espèce.

Ce petit oiseau[NdÉ 1] est d’un bleu si foncé qu’il paraît parfaitement noir, et que ce n’est qu’en le regardant de près que l’œil est frappé de quelques reflets bleus ; il a seulement des deux côtés de la poitrine une tache orangée qui est recouverte par l’aile et qui ne s’aperçoit pas, à moins qu’elle ne soit étendue : de sorte que dans son attitude ordinaire l’oiseau paraît entièrement noir.

Il est de la même grandeur que les précédents ; il vit dans les mêmes lieux, mais il est beaucoup plus rare dans la Guyane.

Voilà tous les tangaras grands, moyens et petits, dont il nous a été possible de constater les espèces ; il reste sept ou huit oiseaux donnés par M. Brisson, comme formant des espèces de ce genre ; mais comme il n’a pu les décrire que d’après des indications vagues et incomplètes d’auteurs peu exacts, l’on ne peut décider s’ils sont en effet du genre des tangaras ou de quelque autre genre ; nous allons néanmoins en donner l’énumération :

1o L’oiseau des herbes ou xiuhtototlt de Fernandez[5], qui a tout le corps

    chalybis politi colore resplendentibus, extimâ interiùs albâ maculâ insignitâ… Tangara Cayanensis nitro lutea. » Brisson, Ornithol., t. III, p. 34 ; et pl. 2, fig. 3.

  1. Edwards, Glan., p. 112.
  2. Marcgrave, Hist. nat. Bras., p. 212.
  3. Marcgrave, Willughby, etc.
  4. « Tangara nigra, chalybis politi colore resplendens ; maculâ utrimque in pectore luteâ, ad aurantium vergente ; tectricibus inferioribus corpori finitimis sulphureis, reliquis candidis, rectricibus nigris, supernè chalybis politi colore resplendentibus… Tangara Cayanensis nigra. » Brisson, Ornithol., t. III, p. 29 ; et pl. 2, fig. 1.
  5. Xiuhtototlt seu herbarum avis. Fern., Hist. nov. Hisp., p. 39, cap. cxx. — « Tangara cyanea, fulvis maculis varia ; alis supernè cyaneo, fulvo et nigro variegatis, infernè cinereis ;
  1. Tanagra cayennensis L. [Note de Wikisource : actuellement Euphonia cayennensis Gmelin, vulgairement organiste nègre].