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LE TEITÉ[1]

Cinquième petite espèce.

C’est le nom que porte cet oiseau[NdÉ 1] dans son pays natal, au Brésil, où Marcgrave est le premier qui l’ait observé. La planche enluminée, no 114, fig. 2, sous le nom de tangara du Brésil, représente exactement la grandeur et les couleurs du mâle. Marcgrave n’a point fait mention de la femelle, elle diffère si fort du mâle qu’on pourrait la prendre pour une autre espèce, car elle a le dessus du corps d’un vert d’olive, un peu de jaune sur le front et au-dessous du bec, et le reste d’un jaune d’olive : ce qui, comme l’on voit, est fort différent des couleurs du mâle, qui sont d’un bleu foncé sur le corps, et d’un beau jaune sur le front, sous la gorge et sous le ventre.

Dans le jeune oiseau les couleurs sont un peu différentes : il a le dessus du corps olivâtre, semé de quelques plumes du bleu foncé dont il doit devenir, et sur le front le jaune n’est pas encore d’une couleur décidée. Les plumes ne sont que grises, et seulement un peu jaunes à la pointe ; et à l’égard du dessous du corps, il est d’un aussi beau jaune dans l’oiseau jeune que dans l’adulte.

L’on remarque les mêmes changements dans le plumage de cet oiseau, que ceux qu’on a observés dans l’espèce précédente. Le nid est aussi fort semblable à celui du jacarini, seulement il est d’un tissu moins serré et composé d’herbes rougeâtres, au lieu que celui du jacarini est tissu d’herbes grises. La figure 1re de la planche enluminée, no 114, sous le nom de tangara de Cayenne, présente une variété du teité[2] ; les créoles de Cayenne

  1. « Teitei Brasiliensibus ; quam etiam vocant guiranhemgera et guraundi. » Marcgrave, Hist. nat. Bras., p. 212. — « Guranhæ-engera. » J. de Laët, Hist. du nouveau monde, p. 557. — « Teitei Brasiliensibus ; quam etiam vocant guiranhemgera et guraundi. » Jonston, Avi., p. 145. — « Guranhæ-engera. » Ibid., p. 125. — « Teitei Brasiliensibus ; quam etiam vocant guiranhemgera et guraundi Marcgravii. » Willughby, Ornithol., p. 194. — « Teitei Brasiliensibus ; quam etiam vocant guiranhemgera et guraundi Marcgravii. » Ray, Syn. Avi., p. 92, no 12. — Golden tit mouse, mésange dorée. Edwards, Glan., p. 112, avec une figure coloriée, pl. 263. — « Fringilla violacea, fronte subtusque flavissima… Fringilla violacea. » Linnæus, Syst. nat., édit. X, p. 182. — « Tangara supernè nigra, chalybis politi colore resplendens, infernè lutea ; syncipite luteo ; remigibus interiùs primâ medietate candidis ; rectricibus nigris, chalybis politi colore resplendentibus, lateralibus interiùs ultimâ medietate albis (Mas). — Tangara supernè viridi-olivacea, infernè flavo-olivacea ; syncipite ad flavum inclinante ; gutture cinereo ; rectricibus saturatè cinereis, oris exterioribus viridi-olivaceis, duabus utrimque extimis interiùs margine albis (Fœmina)… Tangare Brasiliensis nigro lutea. » Brisson, Ornithol., t. III, p. 31 et pl. 2, fig. 2. — « Teitei. » Salerne, Ornithol., p. 290, no 11.
  2. « Tangara supernè nigra, chalybis politi colore refulgens, infernè lutea ; syncipite luteo ; universo collonigro, remigibus interiùs primà medietate candidis ; rectricibus nigris,
  1. Tanagra violacea L. [Note de Wikisource : actuellement Euphonia violacea Linnæus, vulgairement organiste teité].