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moyennes des ailes, et sur la face supérieure des pennes de la queue ; de couleur de feu très éclatant sur le dos ; du jaune orangé sur le croupion ; du bleu violet sur la gorge, la partie inférieure du cou et les grandes couvertures supérieures des ailes ; du gris foncé sur la face inférieure de la queue ; et enfin du beau vert d’eau ou couleur d’aigue-marine sur tout le dessous du corps, depuis la poitrine. Toutes ces couleurs sont évidentes, même brillantes et bien tranchées ; elles ont été mal mélangées dans les planches enluminées qui ont été peintes d’après des oiseaux assez mal conservés. Le premier que l’on a représenté, pl. 7, fig. 1, sous le nom de tangara, était un oiseau séché au four, qui venait du Cabinet de M. de Réaumur ; les gens qui avaient soin de ce cabinet lui avaient ajouté une queue étrangère, et c’est ce qui a trompé nos peintres. Le second qui est représenté pl. 127, fig. 2, sous le nom de tangara du Brésil, est un peu moins défectueux, mais tous deux ne sont que le même oiseau assez mal représenté, car dans la nature c’est le plus beau, non seulement de tous les tangaras, mais de presque tous les oiseaux connus.

Le septicolor jeune n’a pas sur le dos le rouge vif qu’il prend lorsqu’il est adulte, et la femelle n’a jamais cette couleur ; le bas du dos est orangé comme le croupion, et, en général, ses couleurs sont moins vives et moins tranchées que celles du mâle ; mais on remarque des variétés dans la distribution des couleurs, car il y a des individus mâles qui ont ce rouge vif sur le croupion aussi bien que sur le dos, et l’on a vu d’autres individus, même en assez grand nombre, qui ont le dos et le croupion entièrement de couleur d’or.

Le mâle et la femelle sont à peu près de la même grandeur ; ils ont cinq pouces de longueur ; le bec n’a que six lignes et les pieds huit lignes ; la queue est un peu fourchue, et les ailes pliées s’étendent jusque vers la moitié de sa longueur.

Ces oiseaux vont en troupes nombreuses ; ils se nourrissent de jeunes fruits à peine noués, que porte un très grand arbre de la Guyane, dont on n’a pu nous dire le nom ; ils arrivent aux environs de l’île de Cayenne lorsque cet arbre y est en fleurs, et ils disparaissent quelque temps après pour suivre vraisemblablement dans l’intérieur des terres la maturité de ces petits fruits ; car c’est toujours de l’intérieur des terres qu’on les voit venir. C’est ordinairement en septembre qu’ils paraissent dans la partie habitée de la Guyane ; leur séjour est d’environ six semaines, et ils reviennent en avril et mai attirés par les mêmes fruits qui mûrissent alors ; ils n’abandonnent pas cette espèce d’arbre, on ne les voit jamais sur d’autres ;

    remigibus majoribus exteriùs cæruleo-violaceis, interiùs nigris ; minoribus et rectricibus splendidè nigris… Tangara. » Brisson, Ornithol., t. III, p. 3 ; et pl. 1, fig. 1. — Tit-mouse of Paradise, mésange du Paradis. Edwards, Glan., p. 289, pl. 349. — Tangara de Cayenne. Salerne, Ornithol., p. 250. — Les créoles de Cayenne appellent cet oiseau dos rouge et oiseau épinard ; quelques oiseleurs lui ont donné en France le nom de pavert.