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dont les côtés, ainsi que les couvertures des jambes, sont semés de plumes noires terminées de bleu-violet et de quelques plumes jaunâtres tachetées de noir.

Nous avons cru devoir donner la description exacte des couleurs prises sur l’oiseau vivant, parce qu’elles sont différentes de celles de la planche enluminée, no 290, fig. 2, qui n’a été peinte que d’après un oiseau mort ; on lui a donné dans cette place la dénomination de tangara tacheté de Cayenne.

Sa longueur totale est de cinq pouces et demi ; le bec a six lignes de long ; la queue, un pouce dix lignes : elle dépasse les ailes pliées d’un pouce.

On le trouve à la Guyane, où il n’est pas commun, et nous ne savons rien du tout de ses habitudes naturelles.

M. Brisson a pensé que cet oiseau était le même que le teoauhtototl de Fernandez ; mais Fernandez dit seulement que cet oiseau est environ de la grandeur d’un moineau, qu’il a le bec court, le dessus du corps bleu, et le dessous d’un blanc jaunâtre avec les ailes noires. Il n’est guère possible, d’après une description aussi incomplète, de décider si le teoauhtototl est le même oiseau que le diable-enrhumé. Au reste, Fernandez ajoute que le teoauhtototl vit dans les campagnes et sur les montagnes de Tetzocan au Mexique, qu’il est bon à manger, qu’il n’a pas un chant agréable, et qu’on ne le nourrit pas dans les maisons[1].


LE VERDEROUX

Seconde espèce moyenne.

Nous avons appelé cet oiseau[NdÉ 1] verderoux, parce qu’il a tout le plumage d’un vert plus ou moins foncé, à l’exception du front, qui est roux des deux côtés de la tête, sur lesquels s’étendent deux bandes de cette couleur, depuis le front jusqu’à la naissance du cou en arrière de la tête ; le reste de la tête est gris-cendré.

Sa longueur est de cinq pouces quatre lignes ; celle du bec est de sept lignes, et celle des pieds de huit lignes ; la queue n’est point étagée, et les ailes pliées ne s’étendent pas tout à fait jusqu’à la moitié de sa longueur.

Cette espèce est nouvelle ; nous en devons la connaissance à M. Sonnini de Manoncour, mais il n’a pu nous rien apprendre des habitudes naturelles de cet oiseau, qui est fort rare à la Guyane, et qu’il a trouvé dans les grandes forêts de cette contrée.


  1. Fernandez, Hist. nov. Hisp., p. 52, cap. 198.
  1. Tanagra guyanensis L. [Note de Wikisource : actuellement Cyclarhis gujanensis Gmelin, vulgairement sourciroux mélodieux ; il appartient à la famille des Viréonidés, soit une famille sœur de celle des Pachycéphalidés (siffleurs et apparentés) et cousine de celle des Oriolidés (loriots et apparentés)].