Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/254

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

eux qu’en ce que l’un des deux n’avait pas de queue, et qu’Aldrovande a fait de ce défaut un caractère spécifique en le nommant, l’un, moineau rouge sans queue, et l’autre, moineau rouge à queue[1]. Cette erreur et ses descriptions ont été copiées par presque tous les ornithologues[2] ;

2o Le tijepiranga de Marcgrave[3] ;

3o Le chiltototl de Fernandez[4] ;

4o Et enfin le merle du Brésil de Belon, qu’il a ainsi nommé, parce que ceux qui apportaient en France quelques-uns de ces oiseaux les appelaient merles du Brésil[5]. Aldrovande a encore copié Belon : la seule différence essentielle que l’on trouve, dans les notices données par ces auteurs, ne porte que sur le chant de ces oiseaux ; mais après les avoir toutes examinées, nous avons reconnu que ceux de ces oiseaux qui chantent étaient d’une taille un peu plus grande que les autres, qu’ils avaient le plumage teint d’un rouge plus éclatant ; que cette couleur se voyait aussi sur les couvertures supérieures des ailes, etc. : ce qui nous fait croire avec beaucoup de vraisemblance que l’oiseau qui chante est le mâle, et que c’est la femelle qui n’a point de ramage, comme cela arrive dans presque toutes les espèces d’oiseaux chanteurs.

Il paraît aussi que le mâle a les plumes de la tête plus longues, et qu’il les relève un peu plus en forme de huppe, comme Edwards l’a représenté[6]. C’est ce qui a fait dire à quelques voyageurs qu’il y avait au Mexique deux espèces de cardinaux, l’un qui a une huppe et qui chante assez bien, et l’autre plus petit qui ne chante pas.

Ces oiseaux appartiennent aux climats chauds du Mexique, du Pérou et du Brésil, mais ils sont fort rares à la Guyane. Belon dit que de son temps

  1. « Passer erythromelanus Indicus sine uropygio. » Aldrovand., Avium, t. II, p. 568. — « Et passer Indicus alius porphyromelanus caudatus », ibid., p. 570.
  2. « Passer sine uropygio. » Charleton, Exercit., p. 87, no 3, et Onomast., p. 79, no 3. — « Passer porphyromelanus. Red and black », ibid., p. 87, et Onomast., p. 79. « Passer Indicus erythromelanus sine uropygio. » Jonst., Avi., p. 67. « Passer Indicus porphyromelanus », ibid., p. 68. « Passer erythromelas Indicus sine uropygio Aldrovandi. » Willugh., Ornithol., p. 185. — « Passer Indicus caudatus porphyromelas Aldrovandi », ibid., p. 183. — « Passer erythromelas Indicus uropygio Aldrovandi. » Ray, Syn. avium, p. 87, no 3. — « Passer Indicus caudatus porphyromelas Aldrovandi », ibid., p. 87, no 8.
  3. « Tijepiranga Brasiliensibus. » Marcg., Hist. Bras., p. 192. — « Tijepiranga », Pison, Hist. nat. Bras., p. 94. — « Passer Americanus tijepiranga Brasiliensibus. » Jonst., Avi., p. 131. — « Passer Americanus tijepiranga Brasiliensibus Marcgravii. » Willughby, Ornithol., p. 184.
  4. Chiltototl. Fernandez, Hist. nov. Hisp., p. 54, cap. 210. Chiltototl. Ray, Syn. avium, p. 173.
  5. Merle du Brésil. Belon, Hist. nat. des oiseaux, p. 319 ; et Portrait d’oiseaux, p. 80, fig. a. — « Merula Brasilica. » Aldrovande, Avium, t. II, p. 628. — « Merula Brasilica. » Jonston, Avium, p. 75. « Merula Brasiliensibus Bellonii. » Charleton, Exercit., p. 90, et Onomast., p. 84, no 6. — « Merula Brasilica Aldrovandi. » Willughby, Ornithol., p. 142. — « Merula Brasilica Bellonii et Aldrovandi. » Ray, Syn. avium, p. 66, no 8.
  6. Glanures, p. 278, pl. 343.