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I.L’acatéchili[1].

Le peu que l’on sait de cet oiseau[NdÉ 1] ne permet pas de le séparer du tarin : il est à peu près de la même grosseur ; il chante comme lui ; il vit des mêmes nourritures ; il a la tête et tout le dessus du corps d’un brun verdâtre ; la gorge et tout le dessous du corps d’un blanc nuancé de jaune. Fernandez lui donne le nom d’oiseau se frottant contre les roseaux : cela tiendrait-il à quelques-unes de ses habitudes ?


LES TANGARAS

On trouve dans les climats chauds de l’Amérique un genre très nombreux d’oiseaux, dont quelques-uns s’appellent au Brésil tangaras[2], et les nomenclateurs ont adopté ce nom pour toutes les espèces qui composent ce genre. Ces oiseaux ont été pris par la plupart des voyageurs pour des espèces de moineaux ; ils ne diffèrent en effet de nos moineaux d’Europe que par les couleurs et par un petit caractère de conformation, c’est d’avoir la mandibule supérieure du bec échancrée des deux côtés vers son extrémité ; mais ils ressemblent aux moineaux par tous les autres caractères, et même ils en ont à très peu près les habitudes naturelles : comme eux ils n’ont qu’un vol court et peu élevé ; la voix désagréable dans la plupart des espèces ; on doit aussi les mettre au rang des oiseaux granivores, parce qu’ils ne se nourrissent que de très petits fruits ; ils sont d’ailleurs presque aussi familiers que les moineaux, car la plupart viennent auprès des habitations ; ils ont aussi les mœurs sociables entre eux. Ils habitent les terres sèches, les lieux découverts et jamais les marais ; ils ne pondent que deux œufs et rarement trois : les moineaux de Cayenne n’en pondent pas davantage, tandis que ceux d’Europe en pondent cinq ou six, et cette différence est presque générale entre les oiseaux des climats chauds et ceux des climats tempérés. Le petit nombre dans le produit de chaque ponte est compensé par des pontes plus fréquentes : comme ils sont en amour dans toutes les saisons, parce que la température est toujours à très peu près la même, ils ne font à chaque

  1. J’ai formé ce nom de celui d’acatechichietli, que lui donnent les Mexicains, et qui est trop difficile à prononcer pour les Européens. « Avis confricans se ad arundines. » Fernandez, Hist. avium novæ Hispaniæ, cap. xiii. — Ray, Synopsis, p. 90, no 3. — « Carduelis supernè ex fusco virescens, infernè ex albo pallescens ; remigibus rectricibusque fuscovirescentibus. » Ligurinus Mexicanus, le tarin du Mexique. Brisson, t. III, p. 70.
  2. Marcgrave, Willughby, etc.
  1. Fringilla mexicana L. [Note de Wikisource : espèce difficile à identifier, peut-être l’actuel Spinus psaltria Say, vulgairement citrinelle, voire l’actuel chardonneret jaune, déjà décrit plus haut].