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agréable ; il a de plus le bec allongé de notre chardonneret[1], mais il en diffère par sa longue queue étagée.

La femelle du grenadin est de même taille que son mâle ; elle a le bec rouge, un peu de pourpre sous les yeux, la gorge et le dessous du corps d’un fauve pâle, le sommet de la tête d’un fauve plus foncé, le dos gris-brun, les ailes brunes, la queue noirâtre, les couvertures supérieures bleues, comme dans le mâle, les couvertures inférieures et le bas-ventre blanchâtres.

Longueur totale, cinq pouces un quart ; bec, cinq lignes ; queue, deux pouces et demi, composée de douze pennes étagées, les plus longues dépassent les plus courtes de dix-sept lignes, et l’extrémité des ailes de deux pouces ; tarse, sept lignes ; l’ongle postérieur est le plus fort de tous. Dans les ailes, les quatrième et cinquième pennes sont les plus longues de toutes.


LE VERDIER[2]

Il ne faut pas confondre cet oiseau[NdÉ 1] avec le bruant, quoiqu’il en porte le nom dans plusieurs provinces[3] : sans parler des autres différences, il n’a pas de tubercule osseux dans le palais, comme en a le bruant véritable.

Le verdier passe l’hiver dans les bois ; il se met à l’abri des intempéries de la mauvaise saison sur les arbres toujours verts, et même sur les charmes et les chênes touffus, qui conservent encore leurs feuilles, quoique desséchées.

Au printemps, il fait son nid sur ces mêmes arbres, et quelquefois dans les buissons : ce nid est plus grand et presque aussi bien fait que celui du pinson ; il est composé d’herbe sèche et de mousse en dehors, de crin, de laine et de plumes en dedans ; quelquefois il l’établit dans les gerçures des branches, lesquelles gerçures il sait agrandir avec son bec ; il sait aussi pratiquer tout autour un petit magasin pour les provisions[4].

La femelle pond cinq ou six œufs tachetés au gros bout de rouge brun sur un fond blanc verdâtre ; elle couve avec beaucoup d’assiduité et elle se tient sur les œufs, quoiqu’on en approche d’assez près, en sorte qu’on la

  1. M. Edwards a trouvé la longueur du bec variable dans les différents individus.
  2. Χλωρίς d’Aristote que Gaza a mal traduit par lutea et luteola, noms qui conviennent mieux aux bruants.
  3. Cette erreur de nom est fort ancienne, et remonte jusqu’aux traducteurs d’Aristote, comme on peut le voir dans la note précédente.
  4. Nous tenons ces derniers faits, et quelques autres, de M. Guys, de Marseille.
  1. Loxia chloris L. [Note de Wikisource : actuellement Chloris chloris Linnæus, vulgairement verdier d’Europe, appartenant à la famille des Fringillidés].