Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/205

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

grandes couvertures, une tache blanche d’environ cinq lignes de long ; la suite de ces taches formait une troisième raie blanche qui était parallèle aux deux autres dans l’aile étendue, mais qui, dans l’aile repliée, ne paraissait que sous la forme d’une tache oblongue presque parallèle à la côte des pennes ; enfin ces mêmes pennes étaient d’un très beau noir, bordées de blanc ; les petites couvertures inférieures des ailes les plus proches du corps se faisaient remarquer par leur belle couleur jaune. Les pennes de la queue étaient noires, bordées de blanc ou de blanchâtre ; la queue fourchue, les flancs mouchetés de noir ; les pieds d’un brun olivâtre ; les ongles peu arqués, le postérieur le plus fort de tous ; les bords du bec supérieur échancrés près de la pointe ; les bords du bec inférieur rentrants et reçus dans le supérieur, et la langue divisée par le bout en plusieurs filets très déliés.

Le tube intestinal avait quatorze pouces de longueur, le gésier était musculeux, doublé d’une membrane cartilagineuse sans adhérence, précédé d’une dilatation de l’œsophage, et encore d’un jabot qui avait cinq à six lignes de diamètre, le tout rempli de petites graines sans un seul petit caillou : je n’ai vu ni cæcum ni vésicule du fiel.

La femelle n’a point la tache orangée de la base de l’aile, ni la belle couleur jaune de ses couvertures inférieures ; sa gorge est d’un roux plus clair, et elle a quelque chose de cendré sur le sommet de la tête et derrière le cou.

Longueur totale, six pouces un quart ; bec, six lignes et demie ; vol, près de dix pouces ; queue, deux pouces un tiers : elle dépasse les ailes d’environ quinze lignes.


LE GRAND-MONTAIN[1]

Ce pinson[NdÉ 1] est le plus grand de ceux qui habitent l’Europe ; Klein dit qu’il égale l’alouette en grosseur. Il se trouve dans la Laponie aux environs

  1. Le grand pinson de montagne, the greater brambling. Albin, Oiseaux, t. III, no 63. — « Fringilla capite nigricante maculato, maculâ albâ ponè oculos. Carduelis Laponica Rudbeck. » Linnæus, Fauna Suecica, no 196 ; et Syst. nat., édit. X, g. 98, sp. 5, p. 480. — « Emberiza capite nigro, luteis maculis variothe greater brambling. » Klein, Ordo Avium, p. 92, no x. — « Passer supernè rufescens, maculis fuscis varias, infernè albus ; capite nigricante, albo-rufescente maculato ; collo inferiore et pectore dilutè rufis ; tæniâ transversâ in alis candidâ ; rectricibus nigricantibus, oris exterioribus flavicantibus… fringilla montana. » Brisson, t. III, p. 160. — Il me semble que M. Brisson n’a pas été fondé à rapporter à cette espèce le troisième pinson de montagne d’Aldrovande, p. 821 et 823, puisque Aldrovande dit positivement qu’il ressemble parfaitement au pinson d’Ardenne si ce n’est qu’il n’a point de noir à la gorge, et que la seconde bande transversale jaune de l’aile est beaucoup plus marquée. — Il est probable que le grand-montain est l’oiseau que les habitants des montagnes du Dauphiné appellent roussolan.
  1. Fringilla laponica Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Calcarius lapponicus Linnæus, vulgairement bruant lapon, de la famille des Calcariidés]. D’après Cuvier c’est un Bruant.