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femelle vivante, prise sur ses œufs le 7 mai, qui différait de celle que M. Brisson a décrite ; elle avait le dessus de la tête et du dos d’un brun olivâtre, une espèce de collier gris qui environnait le cou par derrière, le ventre et les couvertures inférieures de la queue blancs, etc. Parmi les mâles il y en a qui ont le dessus de la tête et du cou cendrés, et d’autres d’un brun marron ; quelques-uns ont les pennes de la queue les plus voisines des deux intermédiaires, bordées de blanc, et d’autres les ont entièrement noires : est-ce l’âge qui produit ces petites différences ?

Un jeune pinson pris sous la mère, dont les pennes de la queue étaient déjà longues de six lignes, avait le dessous du corps comme la mère, le dessus d’un brun cendré, le croupion olivâtre ; ses ailes avaient déjà les deux raies blanches, mais les bords du bec supérieur n’étaient point encore échancrés près de la pointe, comme ils le sont dans les mâles adultes : ce qui me ferait croire que cette échancrure, qui se trouve dans beaucoup d’espèces, ne dépend pas immédiatement de la première organisation, mais que c’est un effet secondaire et mécanique produit par la pression continuelle de l’extrémité du bec inférieur, qui est un peu plus court, contre les bords du bec supérieur.

Tous les pinsons ont la queue fourchue et composée de douze pennes ; le fond de leurs plumes est cendré obscur, et leur chair n’est pas bonne à manger. La durée de leur vie est de sept ou huit ans.

Longueur totale, six pouces un tiers ; bec, six lignes ; vol, près de dix pouces ; queue, deux pouces deux tiers ; elle dépasse les ailes d’environ seize lignes.


VARIÉTÉS DU PINSON

Indépendamment des variations fréquentes de plumage que l’on peut remarquer dans les pinsons d’un même pays, on a observé parmi les pinsons de différents climats des variétés plus constantes, et que les auteurs ont jugées dignes d’être décrites. Les trois premières ont été observées en Suède, et les deux autres en Silésie.

I.Le pinson à ailes et queue noires[1].

Il a en effet les ailes entièrement noires ; mais la penne extérieure de la queue et la suivante sont bordées de blanc en dehors, depuis le milieu de leur longueur : cet oiseau se tient sur les arbres, dit M. Linnæus.

  1. « Fringilla artubus, remigibus, rectricibusque nigris, duabus utrimque extimis a medio extrorsùm albis. » Linnæus, Fauna Suecica, no 200. — « Fringilla sylvatica artubus, etc. » Linnæus, Syst. nat., édit. X, g. 98, sp. 6, p. 180. — « Fringilla alis et caudâ nigris, » Brisson, t. III, p. 153.