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semés de riz ; ils en consomment beaucoup et en perdent encore davantage : les pays où l’on cultive cette graine sont ceux qu’ils fréquentent par préférence, et ils auraient, comme on voit, des titres suffisants pour partager avec le padda le nom d’oiseaux de riz. Mais je leur conserverai celui de maias, qui est leur vrai nom, je veux dire le nom sous lequel ils sont connus dans le pays de leur naissance, et dont Fernandez devait être bien instruit. Cet auteur nous apprend que leur chair est bonne à manger et facile à digérer.

Le mâle a la tête, la gorge et tout le dessous du corps noirâtres ; le dessus d’un marron pourpré, plus éclatant sur le croupion que partout ailleurs : il a aussi sur la poitrine une large ceinture de la même couleur ; le bec gris et les pieds plombés.

La femelle est fauve dessus, d’un blanc sale dessous : elle a la gorge d’un marron pourpré, et de chaque côté de la poitrine une tache de la même couleur, répondant à la ceinture du mâle : son bec est blanchâtre et ses pieds sont gris.

Fernandez raconte comme une merveille que le maia a le ventricule derrière le cou ; mais si cet auteur eût jeté les yeux sur les petits oiseaux auxquels on donne la becquée, il aurait vu que cette merveille est très ordinaire, et qu’à mesure que le jabot se remplit il se porte vers l’endroit où il trouve moins de résistance, souvent à côté du cou, et quelquefois derrière ; enfin, il se serait aperçu que le jabot n’est pas le ventricule : la nature est toujours admirable, mais il faut savoir l’admirer.


LE MAIAN[1]

La Chine n’est pas le seul pays où se trouve cet oiseau[NdÉ 1] ; celui qu’a gravé M. Edwards venait de Malacca, et, suivant toute apparence, il n’est point exclu des contrées intermédiaires ; mais on peut douter raisonnablement qu’il existe en Amérique, et qu’un si petit oiseau ait franchi les vastes mers que séparent ces deux continents : du moins il est assez différent de celui

    infernè fuscis ad rufum vergentibus (Mas). — Passer supernè fulvus, infernè sordidè alboflavicans ; gutture et maculâ utrimque in pectore castaneo-purpureis ; rectricibus fulvis (Fœmina)… Maia ex insulâ Cuba. » Brisson, Ornithologia, t. III, p. 214. — Maja de Fernandez, Hist. animalium novæ Hispaniæ, cap. ccxix. — Maja d’Eusèbe Nieremberg, Hist. naturæ peregrinæ, p. 208. — Jonston, Aves, p. 119. Exercitationes, p. 116. — Willughby, Ornithologia, p. 297.

  1. « Passer supernè fusco-castaneus, infernè nigricans ; capite et collo sordidè-albis ; pectore dilutè fusco ; rectricibus saturatè fusco-castaneis… Maia sinensis. » Brisson, Ornithologia, t. III, p. 212. — Malacca gros-beak. Edwards, pl. 306.
  1. Loxia maja L. [Note de Wikisource : actuellement Lonchura maja Linnæus, vulgairement capucin à tête blanche, un Estrildidé].