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LE SÉNÉGALI RAYÉ[1]

Il est en effet rayé transversalement, jusqu’au bout de la queue, de brun et de gris, et la rayure est plus fine plus elle approche de la tête[NdÉ 1] : la couleur générale qui résulte de cette rayure est beaucoup plus claire sur la partie inférieure du corps ; elle est aussi nuancée de couleur de rose, et il y a une tache rouge oblongue sur le ventre : les couvertures inférieures de la queue sont noires, sans aucune rayure ; mais on en aperçoit quelques vestiges sur les pennes des ailes qui sont brunes : le bec est rouge, et il y a un trait, ou plutôt une bande de cette couleur sur les yeux.

On m’a assuré que la femelle ressemblait parfaitement au mâle : cependant les différences que j’ai observées moi-même dans plusieurs individus, et celles qui ont été observées par d’autres, me donnent des doutes sur cette parfaite ressemblance des deux sexes. J’en ai vu plusieurs qui venaient du Cap, dont les uns avaient le dessus du corps plus ou moins rembruni, et le dessous plus ou moins rougeâtre ; les autres avaient le dessus de la tête sans rayures : les rayures de celui qu’a représenté M. Edwards, planche 179, étaient de deux bruns, et les couvertures du dessous de la queue n’étaient point noires, non plus que dans le sujet que nous avons fait dessiner planche 157, fig. 2. Enfin, dans l’individu représenté au haut de la planche 354, la rayure du dessus du corps est noire sur un fond brun, et non seulement les couvertures inférieures de la queue sont noires comme dans le sujet décrit par M. Brisson, mais encore le bas-ventre.

L’individu observé par M. Brisson venait du Sénégal ; les deux de M. Edwards venaient des grandes Indes, et la plupart de ceux que j’ai vus avaient été envoyés du cap de Bonne-Espérance. Il est difficile que de tant de différences de plumage remarquées entre ces individus il n’y en ait pas quelques-unes qui dépendent de la différence du sexe.

La longueur moyenne de ces oiseaux est d’environ quatre pouces et demi ; le bec de trois à quatre lignes, le vol de six pouces et la queue de deux pouces ; elle est étagée et composée de douze pennes.


  1. « Passer fusco et sordidè griseo transversim striatus, colore roseo in parte corporis inferiore, et rubro in ventre admixtis : tæniâ per oculos rubrâ ; rectricibus fusco et sordidè griseo transversim striatis… Senegalus striatus », le sénégali rayé. Brisson, t. III, p. 210. — Wax-bill, bec-de-cire, Edwards, 179. Il eût fallu dire au moins bec de cire d’Espagne, ou plutôt bec-de-laque, ce nom de wax-bill ne lui étant donné qu’à cause de la couleur rouge de son bec. — « Loxia grisea, fusco undulala ; rostro, temporibus pectoreque coccineis : astrild. » Linnæus, éd. X, g. 96, sp. 16. — Quelques-uns l’ont confondu avec le la-ki de la Chine, dont on raconte beaucoup de merveilles ; mais ce la-ki est, dit-on, de la grosseur d’un merle, et n’a rien de commun avec les sénégalis.
  1. C’est le Loxia Astrild de Linnéa [Note de Wikisource : actuellement Estrilda astrild Linnæus, vulgairement astrild ondulé, de la famille des Estrildidés.]