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queue et des ailes, et sur les pennes des ailes les plus proches du dos ; les ailes étaient brunes et les pennes latérales de la queue noires bordées de blanc. Un brun mêlé de rouge sombre régnait sur toute la partie supérieure du corps, compris les couvertures de la queue, et de plus sous le ventre ; un rouge moins sombre régnait sous tout le reste de la partie inférieure du corps et sur les côtés de la tête. Le bec était aussi d’un rouge obscur, et les pieds d’un jaune clair.

La femelle, suivant M. Brisson, n’est jamais piquetée : elle diffère encore du mâle en ce qu’elle a le cou, la poitrine et le ventre d’un jaune pâle, et la gorge blanche ; selon d’autres observateurs, qui ont eu beaucoup d’occasions de voir et de revoir ces oiseaux vivants, la femelle est toute brune et sans taches ; est-ce encore une variété de plumage, ou bien serait-ce une simple variété de description ? Ce n’est pas elle qui met le moins d’embarras dans l’histoire naturelle. Willughby a vu plusieurs de ces oiseaux venant des Indes orientales, et, comme on le peut croire, il a trouvé plusieurs différences entre les individus : ils étaient d’un brun plus ou moins foncé ; les uns avaient les ailes noires, d’autres la poitrine et le ventre noirâtres, d’autres les pieds blanchâtres ; tous avaient les ongles fort longs, mais plus arqués que dans l’alouette[1]. Il est à croire que quelques-uns de ces oiseaux étaient en mue, car j’ai eu occasion d’observer un individu qui avait aussi le bas-ventre noirâtre, et dont le reste du plumage était comme indécis, et tel qu’il doit être dans la mue, quoiqu’il fût peint des couleurs propres à cette espèce ; mais ces couleurs n’étaient pas démêlées.

L’individu qu’a décrit M. Brisson venait de l’île de Java. Ceux qu’a observés Charleton venait des Indes : ils avaient un ramage fort agréable : on en tenait plusieurs ensemble dans la même cage, parce qu’ils avaient de la répugnance à vivre en société avec d’autres oiseaux.

Le bengali piqueté est d’une grosseur moyenne entre les deux précédents : sa longueur totale est d’environ quatre pouces, son bec de quatre à cinq lignes, son vol de moins de six pouces, sa queue d’un pouce quatre lignes : elle est étagée et composée de douze pennes.


LE SÉNÉGALI[2][NdÉ 1]

Deux couleurs principales dominent dans le plumage de cet oiseau : le rouge vineux sur la tête, la gorge, tout le dessous du corps jusqu’aux jambes et sur

  1. Willughby, Ornithol., p. 194.
  2. « Passer supernè fusco-virescens, vinaceo admixto, infernè rubrovinaceus ; verlice rubrovinaceo ; imo ventre fusco-virescente ; rectricibus nigris… Senegalus ruber », le séné-
  1. Fringilla senegala L. [Note de Wikisource : actuellement Lagonosticta senegala Linnæus, vulgairement amarante du Sénégal, de la famille des Estrildidés.]