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OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT À LA LINOTTE

I.La vengoline[1].

Tout ce que l’on sait de l’histoire de cet oiseau[NdÉ 1], c’est qu’il se trouve dans le royaume d’Angola, qu’il est très familier, qu’il est compté parmi les oiseaux de ce pays qui ont le ramage le plus agréable, et que son chant n’est pas le même que celui de notre linotte. Le cou, le dessus de la tête et du corps sont variés de deux bruns ; le croupion a une belle plaque de jaune, qui s’étend jusqu’aux pennes de la queue : ces pennes sont brunes, bordées et terminées de gris clair, ainsi que les pennes des ailes et leurs grandes et moyennes couvertures. Les côtés de la tête sont d’un roux clair ; il y a un trait brun sur les yeux ; le dessous du corps et les côtés sont tachetés de brun sur un fond plus clair.

M. Edwards, qui nous a fait connaître la vengoline, et qui en a donné la figure au bas de la planche 129, incline à croire que c’est la femelle d’un autre oiseau représenté au haut de la même planche : cet autre oiseau est appelé négral ou tobaque, et son chant approche fort de celui de la vengoline. Pour moi, j’avoue que le chant de celle-ci[2] me fait douter que ce soit une femelle ; je croirais plus volontiers que ce sont deux mâles de la même espèce, mais de climats différents, dans lesquels chacun aura été nommé différemment, ou du moins que ce sont deux mâles du même climat, dont l’un ayant été élevé dans la volière aura perdu l’éclat de son plumage, et l’autre n’ayant été pris que dans l’âge adulte, ou n’étant resté que peu de temps en cage, aura mieux conservé ses couleurs. Les couleurs du négral

  1. C’est le nom que M. Daines Barrington, vice-président de la Société royale, donne à cette linotte d’Afrique, dans sa lettre à M. Maty, sur le chant des oiseaux, Trans. philos., vol. LXIII, part. ii, 10 janvier 1773. Il a beaucoup de rapport avec celui de Benguelinha, que lui donne M. Edwards. — « Passer supernè cinereo fucescens, maculis fucis varius, infernè spadiceus ; pectore dilutiore ; plumulis basim rostri ambientibus et gutture nigris ; genis et gutture albo maculatis ; uropygio luteo ; rectricibus fucis, cinereo albo in apice marginatis (Mas). » — « Passer supernè fusco rufescens, infernè rufescens maculis fuscis supernè et infernè varius ; tæniâ utrimque per oculos fuscâ ; genis dilutè rufescentibus ; uropygio luteo ; rectricibus fuscis, cinereo albo in apice marginatis (Fœmina)… Linaria angolensis », la linotte d’Angola. Brisson, t. VI, Supplément, p. 81. — Linnet from Angola, Tobaque, Negral, le mâle ; Benguelinha, la femelle. Edwards, pl. 129.
  2. M. Daines Barrington prétend que la vengoline est supérieure, pour le chant, à tous les oiseaux chanteurs de l’Asie, de l’Afrique et de l’Amérique, excepté toutefois le moqueur d’Amérique.
  1. Fringilla angolensis L. [Note de Wikisource : actuellement Crithagra atrogularis Smith, vulgairement serin à gorge noire, Fringillidé mieux à sa place donc parmi les oiseaux étrangers qui ont rapport aux serins].