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notre moineau d’Europe, et nous regardons la différence de couleur comme une variété produite par l’influence du climat.

L’oiseau dont le mâle et la femelle sont représentés, fig. 1 et 2, dans nos planches enluminées, no 665, ne nous paraît être qu’une variété de celui-ci.

II.Le moineau à bec rouge du Sénégal.

Il en est de même de l’oiseau[NdÉ 1] représenté dans les planches enluminées, no 183, fig. 2, sous la dénomination de moineau à bec rouge du Sénégal, et auquel nous ne donnerons pas d’autre nom, parce qu’il ne nous paraît être qu’une variété, peut-être, d’âge ou de sexe du précédent, d’autant qu’il est du même climat ; ainsi ces deux oiseaux d’Afrique doivent être regardés comme de simples variétés dans l’espèce du moineau d’Europe.

III.Le père noir.

Voici maintenant des oiseaux étrangers dont l’espèce[NdÉ 2], quoique voisine de celle de notre moineau, nous paraît néanmoins en différer assez pour leur donner des noms particuliers. Par exemple, l’oiseau d’Amérique auquel les habitants de nos îles ont donné le nom de père noir, que nous lui conservons, n’est pas précisément un moineau. Cet oiseau est représenté dans nos planches enluminées, no 201, fig. 1 ; il paraît qu’on le trouve non seulement dans nos îles, mais aussi dans la terre ferme du continent méridional de l’Amérique, comme au Mexique ; car il a été indiqué par Fernandez sous le nom mexicain yohual tototl[1], et donné par Hans Sloane comme oiseau de la Jamaïque[2]. Nous présumons aussi que les trois oiseaux représentés dans nos planches enluminées, no 224, pourraient bien n’être que des variétés de celui-ci ; la seule chose qui s’oppose à cette présomption, c’est qu’ils se trouvent dans des climats très éloignés les uns des autres. Ils ont été nommés au bas de nos planches : I. Moineau de Macao[NdÉ 3] ; II. Moineau de Java[NdÉ 4] ; III. Moineau de Cayenne[NdÉ 5] ; néanmoins ils ne nous paraissent faire que le même oiseau et n’être que des variétés de l’espèce du père noir ; car quoique ces noms de climats aient été donnés par les voyageurs qui ont apporté ces oiseaux en France, je ne sais s’ils méritent toute confiance. D’ailleurs il se pourrait aussi que cette

  1. Yohual tototl, Fernandez, Hist. nov. Hisp., p. 49.
  2. « Passer niger punctis croceis notatus. » Sloane, Jamaïc., p. 311.
  1. C’est une variété du F. quelea L.
  2. Fringilla Noctis L. [Note de Wikisource : actuellement Loxigilla noctis Linnæus, vulgairement pèrenoir rougegorge, de la famille des Thraupidés (voyez la note à l’article du grand tangara)].
  3. Fringilla melanictera Lath. [Note de Wikisource : actuellement Emberiza lathami Gray, vulgairement bruant huppé ; il est de la famille des Embérizidés des bruants « vrais », qui, avec la famille des Calcaridés des plectrophanes ou bruants « faux », forme une famille intermédiaire entre les Fringillidés et les Thraupidés et Cardinalidés].
  4. Fringilla melanoleuca Lath. [Note de Wikisource : probablement un père-noir faussement dit venir de Java].
  5. Tanagra jacarina L. [Note de Wikisource : actuellement Volatinia jacarina Linnæus, vulgairement jacarini noir ; c’est un Thraupidé].