Page:Buffon - Œuvres complètes, éd. Lanessan, 1884, tome VI.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

femelle, et ce pourrait être une variété de l’âge. Au reste, ces oiseaux sont si remarquables par la forme de leur queue épanouie horizontalement que ce caractère seul suffit pour ne les pas confondre avec les autres du même genre.

X.Le padda ou l’oiseau de riz.

La sixième espèce de ces moyens gros-becs étrangers est l’oiseau de la Chine, décrit et dessiné par M. Edwards[1], et qu’il nous indique sous ce nom de padda ou oiseau de riz[NdÉ 1], parce que l’on appelle en chinois padda le riz qui est encore en gousse et que c’est de ces gousses de riz dont il se nourrit. Cet auteur a donné la figure de deux de ces oiseaux, et il suppose avec toute apparence de raison que celle de sa planche 41 représente le mâle, et celle de la planche 42 la femelle. Nous avons eu un mâle de cette espèce, qui est représenté dans nos planches enluminées, no 152, fig. 1. C’est un très bel oiseau, car, indépendamment de l’agrément des couleurs, son plumage est si parfaitement arrangé qu’une plume ne passe pas l’autre et qu’elles paraissent duvetées, ou plutôt couvertes partout d’une espèce de fleur comme on voit sur les prunes, ce qui leur donne un reflet très agréable. M. Edwards ajoute peu de chose à la description de cet oiseau, quoiqu’il l’ait vu vivant. Il dit seulement qu’il détruit beaucoup les plantations de riz ; que les voyageurs qui font le commerce des Indes orientales, l’appellent moineau de Java ou moineau indien ; que cela paraîtrait indiquer qu’il se trouve aussi bien dans les Indes qu’à la Chine, mais qu’il croit plutôt que dans le commerce qui se fait par les Européens entre la Chine et Java on a apporté souvent ces beaux oiseaux, et que c’est de là qu’on les a nommés moineaux de Java, moineaux indiens ; et enfin que ce qui prouve qu’ils sont naturels aux pays de la Chine, c’est qu’on en trouve la figure sur les papiers peints et sur les étoffes chinoises[2].

Les espèces dont nous allons parler sont encore plus petites que les précédentes, et par conséquent diffèrent si fort de notre gros-bec par la grosseur qu’on aurait tort de les rapporter à ce genre, si la forme du bec, la figure du corps et même l’ordre et la position des couleurs n’indiquaient pas que ces oiseaux, sans être précisément des gros-becs, appartiennent néanmoins plus à ce genre qu’à un autre.

  1. Edwards, Hist. of Birds, pl. 41 et 42. C’est le gros-bec cendré de la Chine de Brisson t. III, p. 244.
  2. Edwards, Hist. of Birds, pl. 41 et 42.
  1. Loxia oryzivora L. [Note de Wikisource : actuellement Lonchura oryzivora Linnæus, vulgairement padda de Java, appartenant à la même famille que le no VI].