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Au reste, ces espèces de moyenne grandeur et les plus petites encore desquelles nous allons faire mention approchent beaucoup plus du moineau que du gros-bec, tant par la grandeur que par la forme du corps ; mais nous avons cru devoir les laisser avec les gros-becs, parce que leur bec est comme celui de ces oiseaux, beaucoup plus large à la base que n’est celui des moineaux.

VII.Le rouge-noir.

La troisième espèce de ces gros-becs de moyenne grandeur est l’oiseau représenté dans les planches enluminées, no 309, fig. 2, sous le nom de gros-bec de Cayenne, et auquel nous donnons le nom de rouge-noir[NdÉ 1], parce qu’il a tout le corps rouge et la poitrine et le ventre noirs. Cet oiseau, qui nous est venu de Cayenne, n’a été indiqué par aucun naturaliste ; mais comme nous ne l’avons pas eu vivant, nous ne pouvons rien dire de ses habitudes naturelles. Nos habitants de la Guyane pourront nous en instruire.

VIII.Le flavert.

La quatrième espèce de ces moyens gros-becs étrangers est l’oiseau représenté dans les planches enluminées, no 152, fig. 2, sous la dénomination de gros-bec de Cayenne, auquel nous avons donné le nom de flavert[NdÉ 2], parce qu’il est jaune et vert ; il diffère donc du précédent presque autant qu’il est possible par les couleurs ; cependant, comme il est de la même grosseur, de la même forme, tant de corps que de bec, et qu’il est aussi du même climat, on doit le regarder comme étant d’une espèce très voisine du rouge-noir, si même ce n’est pas une simple variété d’âge ou de sexe dans cette même espèce. M. Brisson a le premier indiqué cet oiseau[1].

IX.La queue en éventail.

La cinquième espèce de ces gros-becs étrangers, de moyenne grosseur, est l’oiseau représenté dans les planches enluminées, no 380, sous cette dénomination de queue en éventail de Virginie[NdÉ 3] ; il nous est venu de cette partie de l’Amérique et n’a été indiqué par aucun auteur avant nous. La figure supérieure dans notre planche, no 380, représente probablement le mâle, et la figure inférieure représente la femelle, parce qu’elle a les couleurs moins fortes. Nous avons vu ces deux oiseaux vivants ; mais n’ayant pu les conserver, nous ne sommes pas sûrs que ce soient en effet le mâle et la

  1. Brisson, Ornithol., t. III, p. 229, avec une figure, pl. 11, fig. 3.
  1. C’est probablement le Loxia Orix, d’après Flourens. Il serait indigène de l’Afrique et non de Cayenne, comme le dit Buffon. [Note de Wikisource : Il s’agit en effet de l’actuel Euplectes orix Linnæus, vulgairement euplecte ignicolore, de la même famille que le no I.]
  2. Loxia canadensis L. [Note de Wikisource : actuellement Caryothraustes canadensis Linnæus, vulgairement cardinal flavert ; même remarque que pour le no II].
  3. Loxia flabellifera L. [Note de Wikisource : espèce douteuse].