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ramage du cardinal huppé est délicieux, que son chant ressemble à celui du rossignol, qu’on lui apprend aussi à siffler comme aux serins de Canarie, et il ajoute que cet oiseau, qu’il a observé vivant, est hardi, fort et vigoureux, qu’on le nourrissait de graines et surtout de millet, et qu’il s’apprivoise aisément.

Les quatre oiseaux étrangers que nous venons d’indiquer sont tous de la même grosseur à peu près que le gros-bec d’Europe ; mais il y a plusieurs autres espèces moyennes et plus petites que nous allons donner par ordre de grandeur et de climat, et qui, quoique toutes différentes entre elles, ne peuvent être mieux comparées qu’avec les gros-becs, et sont plutôt du genre de ces oiseaux que d’aucun autre genre auquel on voudrait les rapporter. On leur a même donné les noms de moyens gros-becs, petits gros-becs, parce qu’en effet leur bec est proportionnellement de la même forme et de la même grandeur que celui des gros-becs d’Europe.

V.Le rose-gorge.

La première de ces espèces[NdÉ 1], de moyenne grandeur, est celle qui est représentée dans les planches enluminées, no 153, fig. 2, sous la dénomination de gros-bec de la Louisiane, auquel nous donnons le nom de rose-gorge, parce qu’il est très remarquable par ce caractère, ayant la gorge d’un beau rouge-rose, et parce qu’il diffère assez de toutes les autres espèces du même genre pour qu’il doive être distingué par un nom particulier. M. Brisson a indiqué le premier cet oiseau et en a donné une assez bonne figure[1] ; mais il ne dit rien de ses habitudes naturelles : nos habitants de la Louisiane pourraient nous en instruire.

VI.Le grivelin.

La seconde espèce de ces moyens gros-becs est l’oiseau représenté dans les planches enluminées, no 309, fig. 1, sous la dénomination de gros-bec du Brésil[NdÉ 2], auquel nous avons donné le nom de grivelin, parce qu’il a tout le dessous du corps tacheté comme le sont les grives : c’est un oiseau très joli et qui, ne ressemblant à aucun autre, mérite un nom particulier. Il paraît avoir beaucoup de rapport avec l’oiseau indiqué par Marcgrave[2] et qui s’appelle au Brésil guira-tirica. Cependant, comme la courte description qu’en donne cet auteur ne convient pas parfaitement à notre grivelin, nous ne pouvons pas prononcer sur l’identité de ces deux espèces.

  1. Brisson, Ornithologie, t. III, p. 247, pl. 12, fig. 2.
  2. Marcgrave, Hist. nat. Bras., p. 211. C’est le gros-bec du Brésil de Brisson, t. III, p. 246.
  1. Loxia ludoviciana L. [Note de Wikisource : actuellement Pheucticus ludovicianus Linnæus, vulgairement cardinal à poitrine jaune ; même remarque que pour le no II].
  2. Coccothraustes erythrocephalus Vieill. [Note de Wikisource : actuellement Amadina erythrocephala Linnæus, vulgairement amadine à tête rouge ; cette espèce n’appartient à la famille des Fringillidés, mais à la famille des Estrildidés, très proche, quoique distincte, de celle des Plocéidés citée au no I].