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OISEAUX ÉTRANGERS
QUI ONT RAPPORT AU GROS-BEC

I.Le gros-bec de Coromandel.

L’oiseau des Indes orientales[NdÉ 1], représenté dans les planches enluminées, sous le nom de gros-bec de Coromandel, no 101, fig. 1, et auquel nous conservons cette dénomination, parce qu’il nous paraît être de la même espèce que le gros-bec d’Europe, ayant la même forme, la même grosseur, le même bec, la même longueur de queue, et n’en différant que par les couleurs, qui même sont, en général, distribuées dans le même ordre ; en sorte que cette différence de couleur peut être attribuée à l’influence du climat, et comme elle est la seule qu’il y ait entre cet oiseau de Coromandel et le gros-bec d’Europe, on peut, avec une grande vraisemblance, ne le regarder que comme une seule et même espèce, dans laquelle se trouve cette belle variété dont aucun naturaliste n’a fait mention.

II.Le gros-bec bleu.

L’oiseau d’Amérique[NdÉ 2] représenté dans les planches enluminées, no 154, sous la dénomination de gros-bec bleu d’Amérique[1], et auquel nous ne donnerons pas un nom particulier, parce que nous ne sommes pas sûrs que ce soit une espèce particulière et différente de celle d’Europe ; car cet oiseau d’Amérique est de la même grosseur et de la même taille que notre gros-bec ; il n’en diffère que par la couleur du bec, qu’il a plus rouge, et du plumage qu’il a plus bleu ; et s’il n’avait pas la queue plus longue, on ne pourrait pas douter qu’il ne fût une simple variété produite par la différence du climat. Aucun naturaliste n’a fait mention de cette variété ou espèce nouvelle, qu’il ne faut pas confondre avec l’oiseau de la Caroline, auquel Catesby a donné le même nom de gros-bec bleu.

III.Le dur-bec[2].

L’oiseau du Canada, représenté dans les planches enluminées, no 135, fig. 1, sous la dénomination de gros-bec de Canada[NdÉ 3] et auquel nous avons

  1. M. Brisson a décrit cette espèce dans son supplément, t. VI, p. 89.
  2. Le gros-bec de Canada, Brisson, Ornithol., t. III, p. 250, avec une figure du mâle ; pl. 12, fig. 3 ; et supplément, p. 87. La grosse pivoine d’Edwards, pl. 123 le mâle, et 124 la femelle. Le loxia « lineâ alarum duplici albâ, rectricibus totis nigricantibus ». Enucleutor
  1. Loxia capensis L. [Note de Wikisource : actuellement Euplectes capensis Linnæus, vulgairement euplecte à croupion jaune ; cette espèce n’appartient à la famille des Fringillidés, mais à celle des Plocéidés ; voyez la note au no XI].
  2. Pitylus grossa Cuv. [Note de Wikisource : actuellement Saltator grossus Linnæus, vulgairement saltator ardoisé ; longtemps considéré comme un Fringillidé, la position taxonomique de cet oiseau reste très incertaine, comme celle de tous les tanagras au sens large, dont ressortissent les saltators (voyez la note à l’article du grand tangara)].
  3. Corythus enucleator Cuv. [Note de Wikisource : actuellement Pinicola enucleator Linnæus, vulgairement durbec des sapins ; à l’intérieur de la famille des Fringillidés, les durbecs sont très éloignés des gros-becs, mais forment au contraire un genre frère de celui des bouvreuils].